Le Hamas dissout le syndicat des journalistes alors que les incidents se multiplient
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Reporters sans frontières condamne la décision prise par le Hamas, le 3 septembre 2007, de dissoudre la branche du Syndicat des journalistes palestiniens à Gaza, dont la plupart des membres sont affiliés ou proches du Fatah. Par ailleurs, le Hamas a décidé la mise en place d'un Comité gouvernemental des médias.
“Même si le syndicat était très proche du Fatah, cette ingérence dans une organisation de journalistes est inacceptable. Après la décision d'appliquer une loi sur la presse datant de 1995, lui permettant de contrôler plus étroitement le travail des médias, le Hamas use une nouvelle fois de mesures arbitraires, visant à restreindre encore un peu plus la liberté des professionels des médias”, a déclaré l'organisation.
Le 3 septembre, Abou Hasheish, ministre adjoint de l'Information du Hamas, a déclaré que le gouvernement refuserait de discuter avec le syndicat “tant que les journalistes seront incapables de le remettre en ordre”. Plus tard dans la journée, Tahir Al Nounou, porte parole du Hamas et président du tout nouveau Comité gouvernemental des médias, a annoncé la dissolution du syndicat.
Cette décision intervient après de nombreuses condamnations des exactions commises par le Hamas contre les journalistes dans la bande de Gaza. Le syndicat, dont la plupart des dirigeants ont fui en Cisjordanie après la prise de pouvoir du Hamas en juin 2007, a déjà été à plusieurs reprises pris à partie par la Force exécutive du Hamas. Le 25 août dernier, une quinzaine d'hommes armés de la Force exécutive avaient essayé d'interpeller, en vain, Sakher Abou el-Oun. président de la branche à Gaza du Syndicat des journalistes palestiniens .
Dans un communiqué, le syndicat a affirmé que “le pouvoir de Gaza n'a pas le droit d'intervenir dans les affaires intérieures des journalistes, qu'il ne cesse de réprimer et de poursuivre quotidiennement”.
Par ailleurs, le 31 août 2007, deux journalistes de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, Barbara Lohr et Frédéric Bak ont été légèrement blessés par l'explosion d'une grenade assourdissante, tirée par la Force exécutive.
Les deux journalistes couvraient une manifestation de partisans du Fatah à Gaza, durant laquelle près de dix mille personnes s'étaient rassemblées pour une prière collective dans les rues, en signe de protestation contre la mainmise du Hamas sur les lieux de prière. La manifestation, la plus importante depuis la prise de pouvoir du Hamas, a été réprimée par la Force exécutive, faisant douze blessés. Le jour même, le Hamas avait envoyé un avertissement par SMS aux habitants de Gaza, leur conseillant de ne pas se rendre à cette prière.
Dans une autre affaire, le correspondant de la radio Sawt Al Hurriya à Gaza, Tawfik Abou Jarad, a été détenu par la Force exécutive du 2 au 4 septembre 2007. Abou Jarad avait été arrêté à son domicile près de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, et avait été conduit dans un centre de rétention du Hamas, pour y être interrogé sur sa collaboration avec Sawt Al-Hurriya, fermée depuis le 14 juin 2007. Le Syndicat des journalistes palestiniens avait condamné cette arrestation et réclamé la libération immédiate du journaliste, qui avait entamé une grève de la faim dès le début de son incarcération.
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20.01.2016