Reporters sans frontières est satisfaite par l'autorisation de reprendre leurs émissions, donnée le 10 juin 2007 aux trois radios privées fermées quatre jours plus tôt par le gouvernement fédéral de transition. "A l'avenir, nous espérons que le gouvernement fédéral de transition saura faire valoir ses éventuels griefs autrement que par une répression opaque", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières est satisfaite par l'autorisation de reprendre leurs émissions, donnée le 10 juin 2007 aux trois radios privées fermées quatre jours plus tôt par le gouvernement fédéral de transition.
"Cette mesure était attendue, dans la mesure où la fermeture autoritaire de ces médias était à la fois abusive et contre-productive. A l'avenir, nous espérons que le gouvernement fédéral de transition saura faire valoir ses éventuels griefs autrement que par une répression opaque", a déclaré l'organisation.
Le ministre somalien de l'Information, Madobe Nounow Mohamuda, a convoqué les directeurs des stations HornAfrik, Shabelle et Quran Kariim (Coran sacré), le 10 juin, pour les informer que leurs radios étaient autorisées à reprendre leurs émissions. Le gouvernement fédéral de transition a cédé aux pressions du gouvernement américain qui, à travers son ambassadeur au Kenya, Michael Ranneberger, est intervenu au plus haut niveau pour permettre de lever la mesure de fermeture. Selon des journalistes locaux, les Etats-Unis ont fait valoir le risque de faire échouer la conférence nationale de réconciliation, qui doit se tenir mi-juin à Mogadiscio.
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07.06.2007 - Reporters sans frontières appelle le gouvernement à expliquer la fermeture de trois radios privées
Reporters sans frontières demande au gouvernement fédéral de transition somalien d'expliquer publiquement les raisons de la fermeture, le 6 juin 2007, de trois radios privées de Mogadiscio, et notamment de traiter les accusations portées contre la station privée HornAfrik avec la plus grande prudence.
"L'hostilité du gouvernement envers ces médias est notoire. Jusqu'à aujourd'hui, malgré les mises en garde, il n'est pas parvenu à nouer un dialogue constructif avec elles. Fermer des radios et mener des perquisitions dans leurs locaux en les accusant d'être complices du terrorisme sont des actes graves. Si des éléments sérieux venaient à être retenus contre elles, il faut que les autorités fassent preuve d'une grande transparence et d'un esprit d'équité, en prenant notamment en compte le sort des journalistes, que les accusations qui leur sont portées précarisent davantage et exposent à la violence politique qui règne dans le pays. Dans le cas contraire, ces radios doivent pouvoir reprendre leurs émissions au plus vite", a déclaré l'organisation.
Le ministre de l'Information, Madobe Nounow Mohamuda, a adressé une lettre aux stations privées HornAfrik, Shabelle et Quran Kariim (Coran sacré), leur ordonnant de cesser d'émettre. Dans son courrier, le ministre affirme que ces médias sont "créateurs d'hostilité, soutiennent le terrorisme, violent la liberté de la presse, sèment la confusion dans la population et mobilisent des forces antigouvernementales". Il spécifie par ailleurs que "leurs propriétaires sont responsables des actions mentionnées ci-dessus et devront en rendre compte", signifiant qu'ils pourraient être poursuivis. Après avoir reçu ce courrier, dans la journée du 6 juin, les trois radios ont stoppé leur diffusion.
La direction de HornAfrik estime que les accusations du gouvernement sont infondées et qu'il s'agit de la "tendance habituelle du gouvernement à s'en prendre à la liberté d'expression". De son côté, le gouverneur adjoint de la région de Banadir, chargé des affaires politiques et sécuritaires, Abdifatah Ibrahim Shawey, cité par le site dayniile.com, a affirmé que, lors d'une opération sécuritaire à Mogadiscio, la police avait découvert un "important arsenal de divers types d'armes", chargé sur un véhicule 4x4 Mitsubishi N3 caché dans le bâtiment de la radio. Le gouvernement n'a pas donné d'informations supplémentaires concernant la fermeture des autres radios, mais a fait procéder, le 7 juin dans la matinée, à une perquisition dans les locaux de Shabelle.
Cibles fréquentes de l'hostilité du gouvernement de transition, les trois radios sont accusées de traiter l'actualité de manière partisane, en faveur de la mouvance islamiste somalienne. Elle avaient déjà été fermées 24 heures en janvier 2007, après la diffusion d'informations contestées sur la situation sécuritaire dans la capitale. Le 21 avril, alors que des combats se déroulaient à Mogadiscio, les bureaux de HornAfrik avaient été touchés par sept obus, blessant deux employés.