Au terme de négociations avec la direction de trois radios privées et le bureau de la chaîne qatarie Al-Jazira à Mogadiscio, suspendues le 15 janvier 2007, le gouvernement fédéral de transition somalien a autorisé les médias concernés à reprendre leurs émissions.
Au terme de négociations avec la direction de trois radios privées et le bureau de la chaîne qatarie Al-Jazira à Mogadiscio, suspendues le 15 janvier 2007, le gouvernement fédéral de transition somalien a autorisé les médias concernés à reprendre leurs émissions, a appris Reporters sans frontières auprès d'Omar Faruk Osman, secrétaire général de l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ).
"Cette décision de bon sens était la seule alternative juste pour le gouvernement. Puisque celui-ci a signé une charte et pris des engagements vis-à-vis de la communauté internationale, il a fini par comprendre que le choix de la répression a un prix. La voie du dialogue et de la négociation ayant fait la preuve de son efficacité, nous espérons que de telles mesures coercitives ne seront plus utilisées et que le gouvernement a compris que la répression est contre-productive. Elle ne sert que les ennemis de la paix", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 15 janvier 2007, le gouvernement fédéral de transition avait fait parvenir une lettre aux directeurs de Radio Shabelle, HornAfrik et Radio Quran Karim (Radio Coran sacré), ainsi qu'au chef du bureau d'Al-Jazira, leur intimant l'ordre de mettre fin à la diffusion de leurs programmes. Le document, signé par le chef de la sécurité à Mogadiscio, le colonel Ahmed Hassan Ali, convoquait les directeurs de ces médias aux bureaux des services de sécurité afin qu'ils reçoivent "des instructions relatives à leur travail". Si aucune raison précise n'avait été avancée par le gouvernement pour justifier une telle décision, ces médias sont fréquemment accusés d'avoir traité la crise somalienne de décembre 2006 de manière partisane, en faveur de l'Union des tribunaux islamiques.
Le 16 janvier, au terme d'une réunion de plusieurs heures, le porte-parole du gouvernement Abdirahman Dinari a annoncé que les médias suspendus étaient "autorisés à reprendre le travail", a annoncé Omar Faruk Osman à Reporters sans frontières. Les médias se sont engagés en contrepartie à "protéger la sécurité et l'intérêt nationaux et à coopérer avec le gouvernement", selon la même source.
Cette mesure était intervenue neuf jours après la fermeture de la dernière station privée diffusant à Baidoa, Radio Warsan, le 7 janvier, et alors que Hassan Mohammed Abikar, correspondant de Radio Quran Karim, est détenu par les milices du gouvernement, dans un endroit inconnu, depuis le 1er janvier.