Le gouvernement américain retire la Chine de sa liste des pires violateurs des droits de l'homme : "un mauvais choix, au mauvais moment"

Reporters sans frontières condamne le choix du département d'Etat américain de retirer la Chine populaire de sa liste des pires violateurs des droits de l'homme.

Reporters sans frontières condamne le choix du département d'Etat américain de retirer la Chine populaire de sa liste des pires violateurs des droits de l'homme. "Bien entendu, la situation en Chine n'est pas comparable avec celle en Corée du Nord ou en Erythrée, mais la décision de Washington survient au plus mauvais moment, alors que la situation se dégrade avant les Jeux olympiques. C'est un coup de poignard dans le dos des organisations qui militent pour des améliorations dans le domaine des droits de l'homme à cinq mois des JO. Cette décision est annoncée alors même que près d'une centaine de moines tibétains sont arrêtés et que les autorités refusent de libérer le militant Hu Jia et des dizaines d'autres défenseurs de la liberté d'expression", a affirmé l'organisation depuis Washington. "Les autorités américaines se privent d'un moyen de pression sur Pékin, sans avoir rien obtenu en gage de bonne volonté. Certes, le dialogue sur les droits de l'homme va reprendre, mais ne fallait-il pas attendre que les autorités de Pékin procèdent à des libérations massives et à une levée de la censure avant de retirer la Chine de cette liste", a précisé l'organisation. Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde publié le 11 mars 2008, le département d'Etat a placé la Chine dans la liste des "pays autoritaire en pleine réforme économique ayant vécu des changements sociaux rapides mais n'ayant pas procédé à des réformes politiques et continuant à nier à ses citoyens les droits de l'Homme et les libertés fondamentales basiques". Auparavant, la Chine était dans le groupe des pires violateurs dans le monde. Le rapport précise : "Le gouvernement a continué à surveiller, harceler, détenir, arrêter et emprisonner des journalistes, des écrivains, des activistes et des avocats ainsi que leurs familles, qui cherchaient pour la plupart à exercer des droits prévus dans la loi".
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Updated on 20.01.2016