Le faux agresseur d'Agil Khalil condamné à 18 mois de prison
Organisation :
Le 15 juillet 2008, le magistrat chargé de juger l'agression d'Agil Khalil, journaliste d'Azadlig, a condamné à 18 mois de prison Sergueï Strekaline. Agil Khalil a pourtant rappelé tout au long du procès que Sergueï Strekaline n'était pas son agresseur et qu'il s'agissait d'une manipulation visant à le discréditer.
“Nous déplorons que l'enquête sur l'agression d'Agil Khalil se soit soldée par la condamnation de Sergueï Strekaline et que les véritables agresseurs n'aient pas été inquiétés. Toute cette affaire n'est qu'une mascarade visant à faire passer l'agression du journaliste pour une affaire de moeurs alors qu'il a reconnu des hommes du ministère de la sécurité nationale parmi ses agresseurs”, a déclaré Reporters sans frontières.
Sergueï Strekaline a été condamné à 18 mois de prison en vertu de l'article 127.1 (blessures volontaires) et de l'article 234.1 (possession de drogues) du code pénal. Le journaliste Agil Khalil a déclaré que l'enquête menée n'était pas objective car ce n'est pas Sergueï Strekaline qui l'a agressé le 13 mars 2008. Lorsque le juge Shahin Abdullayev a annoncé son verdict, Agil Khalil a crié : “Honte à ce tribunal injuste !”
Le journaliste et son avocat ont fait part de leur intention de faire appel de la décision de la Cour de la région de Nasimi.
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11 juillet 2008
Procès du soi-disant agresseur du journaliste Agil Khalil : l'audition des témoins et l'examen des preuves sont terminés
Les 7 et 9 juillet 2008, le procès du soi disant agresseur du journaliste Agil Khalil s'est poursuivi devant le tribunal du district de Nasimi à Bakou, sous la présidence du juge Shahin Abdullaïev. L'audition des témoins et l'examen des preuves réunies pendant l'enquête sont désormais terminés. Le 14 juillet, le procureur présentera son réquisitoire. Un verdict est attendu d'ici la fin du mois.
“Nous rappelons fermement que ce procès est une mascarade dont le but est protéger les véritables assaillants mais aussi de décridibiliser le journaliste. Ce n'est en aucun cas le procès impartial des responsables de la tentative de meutre à l'arme blanche dont le jeune journaliste a été victime le 13 mars dernier”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 7 juillet, les débats se sont concentrés sur le fait que l'accusé possédait des stupéfiants à son domicile et dans ses vêtements. Lors de l'audience, le chauffeur de l'accusé, Etibar Rasulov, a été oralement interpellé par Agil Kahil, qui l'a exhorté à ne pas mentir.Le chauffeur, interrogé sur la présence du journaliste dans la voiture de l'accusé, le 13 mars, n'a pas pu confirmer qu'il s'agissait d'Agil Khalil, seulement d'une personne “au teint sombre”. Par ailleurs, le juge a rejeté la requête du défenseur du journaliste, Eltchin Sadygov, qui demandait la convocation à la barre de trois témoins de la première agression du journaliste, survenue le 22 février 2008.
Le 9 juillet, les preuves matérielles réunies lors de l'enquête ont été examinées. Les objections de la défense ont été rejetées, car elles remettaient en cause la fiabilité des éléments reçus comme preuve, notamment un CD censé contenir la liste de communications téléphoniques et des messages envoyés depuis le portable du journaliste. Celui-ci a été versé au dossier bien qu'il ait été remis par le ministère de la Sécurité nationale et non par la compagnie de télécommunications, dont il ne porte pas le sceau.
Le même jour, le tribunal du district de Yasamal (Bakou) a examiné la plainte d'Agil Khalil contre un inspecteur du Département des crimes graves, Ali Guliïev, et contre les chaînes télévisées qui ont diffusé des extraits d'interrogatoires, dans lesquels des témoins, dont Sergueï Strekalin, ont déclaré qu'Agil Khalil avait des liens avec la communauté homosexuelle et que son agression serait liée à ces relations. L'avocat Eltchin Sadygov a demandé l'interdiction de la diffusion de ces images, requête qui a été rejetée par le tribunal. Agil Khalil demande que des excuses lui soient présentées publiquement, qu'il puisse également répondre aux accusations portées contre lui sur les chaînes ayant diffusé les témoignages discréditant sa version de l'agression du 13 mars, et 100 000 manats (environ 15 000 euros) à titre de dédommagement pour le dommage moral qu'il a subi. Quant aux membres du parquet convoqués à l'audience, ils ne sont tout simplement pas venus. La prochaine audience a été fixée au 23 juillet.
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4 juillet 2008
Le journaliste Agil Khalil a été forcé d'assister au procès de Sergeï Strekaline
Le 3 juillet 2008, Agil Khalil, correspondant du quotidien Azadlig poignardé par deux inconnus le 13 mars dernier, a été contraint d'assister au procès de son soi disant agresseur, Sergeï Strekaline.
L'avocat du journaliste, Elchin Sadygov, a déposé une requête pour qu'une nouvelle enquête soit conduite et que le procès de Sergeï Strekaline soit suspendu. Il a également remis en cause la composition de la cour.
Appelé à témoigner, Agil Khalil a déclaré que c'était uniquement sous la contrainte qu'il avait déclaré avoir été en relation avec Sergeï Strekaline. Il a répété que des policiers avaient exercé des pressions physiques et morales sur lui pendant son interrogatoire les 4 et 5 avril. Selon le journaliste, des membres des forces de l‘ordre l'ont menacé, s'il n'accusait pas « un confrère journaliste » de l'avoir poignardé, de le faire passer pour homosexuel. Quelques jours plus tard, le 7 avril, devant le refus du journaliste, plusieurs chaînes diffusaient le « témoignage » d'un mystérieux Sergeï Strekaline.
Lors du procès, ce dernier a expliqué avoir été en relation avec le journaliste. Sergeï Strekaline affirme avoir aidé le journaliste à faire des rencontres homosexuelles, en lui présentant des hommes, le plus souvent à son propre domicile. Par la suite, Agil Khalil aurait insisté pour avoir des relations sexuelles avec Sergeï Strekaline et l'un de ses amis. Sergeï Strekaline l'aurait alors poignardé.
Agil Khalil a apostrophé le procureur, l'exhortant à « trouver ceux qui (l)'ont réellement poignardé ».
La prochaine audience a été fixée au 7 juillet 2008.
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2 juillet 2008
Le journaliste devra assister de gré ou de force au procès de son soi disant agresseur
« La décision de la justice azerbaïdjanaise de contraindre Agil Khalil à comparaître dans le procès de son soi-disant agresseur témoigne du refus catégorique des autorités de rechercher les véritables coupables de l'attaque à l'arme blanche dont le journaliste a été victime», a déclaré Reporters sans frontières.
« Pour cela, elles sont prêtes à recourir à tous les mensonges et aux méthodes les plus viles, comme le fait de lancer une campagne de discrédit contre le journaliste en cherchant à faire de son agression une affaire de mœurs. Nous tenons à assurer Agil Khalil de notre soutien renouvelé », a poursuivi l'organisation.
Le procès de l'agresseur présumé du journaliste Agil Khalil, s'est poursuivi le 1er juillet 2008, devant le tribunal du district de Nasimi à Bakou en l'absence du journaliste, qui refuse de cautionner la thèse retenue par les enquêteurs. Le juge Shahin Abdullayev a suivi le réquisitoire du procureur et ordonné que le journaliste assiste à la prochaine audience, fixée au 3 juillet, si besoin, par la contrainte.
Le 22 février 2008, des membres du ministère de la Sécurité nationale avaient agressé physiquement le journaliste parce qu'il les avait photographiés au cours d'une transaction foncière illégale. Le 13 mars, après avoir publié les images de la transaction, Agil Khalil avait reçu un coup de couteau dans la poitrine. Quelques jours à peine après son opération, les enquêteurs avaient commencé à faire pression sur lui, en exigeant que le journaliste accuse ses collègues de l'agression puis en voulant lui faire avouer que ces attaques étaient liées à une affaire de mœurs.
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6 juin 2008
Affaire Agil Khalil : Reporters sans frontières dénonce une manipulation grossière
Le 5 juin 2008, les auditions préliminaires de Sergueï Strekaline, accusé d'avoir agressé d'un coup de couteau le journaliste du quotidien Azadlig, Agil Khalil, le 13 mars dernier, ont débuté au tribunal de Bakou sous la présidence de Shahin Abdullayev.
“Malgré les critiques internationales, les autorités azerbaïdjanaises ont toujours cherché à discréditer Agil Khalil, en faisant de son agression du 13 mars, une affaire de moeurs. La version du journaliste, mettant en cause des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, n'a jamais été prise en compte par les autorités. Nous dénonçons fermement cette manipulation et ce faux procès“, a déclaré Reporters sans frontières.
Lors de cette audition, Sergueï Strekaline était entendu pour l'agression du journaliste, mais également pour consommation de drogues. Il a confirmé avoir fait sa déposition de plein gré. Son avocat ne s'est pas exprimé.
Agil Khalil et son avocat Elchin Sadygov n'ont pas assisté à l'audience. Le journaliste en avait demandé le report par écrit en raison de l'indisponibilité de son avocat. Mais le procureur, Eldar Gamzayev, a rejeté cette demande, en expliquant que la présence d'Agil Khalil n'était pas nécessaire car il ne s'agissait que d'une audition préliminaire.
Le juge a annoncé que le procès aurait lieu le 20 juin.
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Updated on
20.01.2016