Le Fatah et la Hamas s'engagent dans une dynamique d'apaisement : Reporters sans frontières demande la réouverture des médias victimes des affrontements interpalestiniens
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Reporters sans frontières se réjouit des récentes déclarations des dirigeants palestiniens laissant espérer un apaisement du conflit entre les deux principaux partis au pouvoir. L'organisation appelle les autorités à permettre aux médias fermés depuis le début des affrontements de reprendre leurs activités.
“Pas moins de dix-sept médias ont été contraints de cesser leur activité depuis juin 2007, date de la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza et du retrait consécutif de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Plusieurs journalistes ont été harcelés pendant cette période pour leur collaboration avec un organe de presse affilié au parti adverse. L'instrumentalisation des médias dans ce combat politique a rendu leurs employés plus vulnérables de part et d'autre des Territoires palestiniens”, a déclaré l'organisation.
“La lutte fratricide engagée il y a près d'une année entre le Fatah et le Hamas a eu des conséquences dramatiques pour la liberté de la presse. Des journalistes palestiniens ont été victimes d'interpellations arbitraires qui se sont, pour certains, prolongées pendant des semaines. L'ensemble des médias palestiniens doivent être autorisés à reprendre leurs activités en toute liberté”, a ajouté Reporters sans frontières.
Dans un discours diffusé le 4 juin 2008, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a tendu la main à Ismaël Haniyeh, Premier ministre démis de ses fonctions. Le lendemain, le leader du Hamas dans la bande de Gaza a accepté cette proposition de dialogue, en appelant à la fin de la campagne de dénigrement médiatique. D'ores et déjà, les forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne ne sont plus désignées sous le terme de “gangs d'Abbas” dans les médias proches du parti islamiste, tandis que la Force exécutive n'est plus décrite comme une “milice du Hamas” dans les médias proches du Fatah.
Dans la bande de Gaza, les locaux de la télévision publique, Palestine Broadcasting Corporation (PBC), ont été fermés par le Hamas et les employés de la chaîne contraints de cesser leur activité. De la même manière, les bureaux d'Al-Aqsa, télévision du Hamas, ont été fermés en Cisjordanie. C'est de là que la PBC, sous le contrôle de la présidence, a continué d'émettre ses programmes depuis ses studios en Cisjordanie
En mai 2008, les forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne et la Force exécutive du Hamas ont fait leur entrée dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse établie chaque année par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016