Reporters sans frontières renouvelle sa demande de mise en liberté d'Abderrahim Ariri et Mostapha Hurmatallah, respectivement directeur de publication et journaliste de l'hebdomadaire Al Watan Al An.
Reporters sans frontières tient à exprimer sa plus vite inquiétude après le renouvellement pour 96 heures de la garde à vue d'Abderrahim Ariri et Mostapha Hurmatallah, respectivement directeur de publication et journaliste de l'hebdomadaire Al Watan Al An (La Nation maintenant).
« Si personne ne peut contester la gravité de cette affaire, comme en témoigne la mise aux arrêts de rigueur d'un officier, le maintien en détention des deux journalistes est tout à fait incompréhensible. En effet, de l'avis même de certains officiels, ils ne sont « ni des criminels, ni des terroristes ». Dans ces conditions, on comprend mal pourquoi avoir refuser leur mise en liberté en choisissant l'interprétation la plus répressive de la loi. Si ce n'est la volonté d'intimider le reste de la profession.
Le silence des autorités favorise les rumeurs et participe à rendre encore plus opaque cette affaire qui intervient au moment où le Maroc fait face à de vraies menaces terroristes. Reporters sans frontières renouvelle aujourd'hui sa demande de mise en liberté des deux journalistes. Si personne ne conteste le fait que les journalistes comme tous les citoyens doivent répondre de leurs actes devant la justice, rien ne saurait justifier leur maintien en détention. Seule bonne nouvelle, leurs avocats devraient être autorisés à leur rendre visite dans le courant de la journée », a affirmé l'organisation.
A 18 heures, une manifestation a été organisée à Casablanca devant les locaux d'Al Watan Al An, en solidarité avec les deux journalistes détenus.
Le 21 juillet 2007, le parquet de Casablanca a prolongé de 96 heures la garde à vue des deux journalistes d'Al Watan Al An en vertu de la loi antiterroriste. Ce renouvellement permet aux autorités de les maintenir en détention jusqu'au mardi 24 juillet à 11 heures 30.
Abderrahim Ariri et Mostapha Hurmatallah ont été interpellés par des policiers en civil le 17 juillet 2007, à Casablanca. Ils sont depuis détenus au secret dans les locaux de la préfecture de police.
Dans sa dernière édition (numéro 253), parue le 14 juillet, Al Watan Al An a publié un dossier intitulé “Les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc”, corédigé par Abderrahim Ariri et Mostapha Hurmatallah. L'un des articles s'appuyait sur une note, émanant de la DGST, publiée dans le journal, qui avisait tous les services de sécurité de faire preuve de vigilance après la diffusion sur Internet d'un enregistrement vidéo d'un groupe terroriste lançant “un appel solennel au djihad contre les régimes maghrébins, en désignant particulièrement le Maroc”.