Le directeur d'une chaîne de télévision est la cible d'une tentative d'assassinat
Le véhicule d'Euri Cabral, directeur de la chaîne de télévision Canal 23 et présentateur de l'émission "El gobierno de la Mañana", diffusée sur la radio Z-101, a essuyé une dizaine de tirs dans la nuit du 29 au 30 septembre. "Manifestement, cet attentat a été soigneusement planifié", s'est inquiétée Reporters sans frontières.
"Nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que les agresseurs et leurs commanditaires soient identifiés et punis dans les meilleurs délais. Manifestement, cet attentat a été soigneusement planifié. Il est important de ne pas laisser s'installer un climat d'impunité en République dominicaine", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée à Franklin Almeyda Rancier, ministre de l'Intérieur.
"Nous sommes d'autant plus préoccupés qu'il s'agit de la seconde grave attaque contre la presse après la mort, le 14 septembre dernier, d'un journaliste à Azua, à l'est de Saint Domingue. Dans cette localité, les reporters se plaignent toujours de recevoir des menaces. Il faut que leurs agresseurs, des délinquants notoires, soient neutralisés rapidement", a insisté Reporters sans frontières.
"Nous tenons cependant à saluer la réaction du président Leonel Fernández, qui a immédiatement condamné l'attaque contre Euri Cabral, ainsi que l'initiative des autorités d'accorder une protection à tous les journalistes de l'émission", a ajouté l'organisation.
Dans la nuit du 29 au 30 septembre, après avoir présenté l'émission "Temas del día", sur la chaîne Canal 23, le journaliste Euri Cabral, a été la cible d'une tentative d'assassinat, à Saint-Domingue. Il était à bord de son véhicule lorsqu'une automobile a tenté de lui barrer la route. Deux personnes à moto ont tiré à plusieurs reprises sur sa voiture, dont trois fois à hauteur de la tête.
Un suspect a été arrêté par les forces de l'ordre, mais son identité n'a pas encore été révélée. Euri Cabral a déclaré que les responsables pouvaient être des membres de l'ancien gouvernement et de la police, et que l'on essayait, à travers lui, de semer la terreur dans les médias.
Le journaliste, très critique à l'égard de l'ancien président Hipolito Mejía et réputé proche du Parti de la libération dominicaine (PLD, au pouvoir), s'est souvent exprimé en faveur d'un procès des fonctionnaires du gouvernement Mejía accusés de corruption. Avant l'élection présidentielle du 16 août dernier, il avait reçu des menaces auxquelles il n'avait pas accordé d'importance. Il est aujourd'hui sous protection policière.
Par ailleurs, dans la ville d'Azua, où le journaliste Juan Andújar a été tué le 14 septembre dernier par une bande de délinquants, les journalistes sont toujours menacés. Plusieurs d'entre eux, ainsi que leurs proches, ont de nouveau reçu des menaces de mort.