Le directeur d'une association de défense des journalistes hospitalisé après des interrogatoires au commissariat

Le 14 juin 2008, Emin Huseynov, président de l'Institute for Reporters' Freedom and Safety (IRFS), a été arrêté et conduit au poste de police alors qu'il couvrait une manifestation en hommage aux 80 ans de Che Guevara. Au cours de l'interrogatoire mené par la police, Emin Huseynov a subi des pressions physiques et psychologiques. En sortant du commissariat, il a perdu connaissance et a été conduit à l'hôpital dans un état préoccupant. Les autorités nient tout mauvais traitement. “Nous apportons tout notre soutien à Emin Huseynov et dénonçons l'attitude des autorités qui nient les faits malgré l'évidence. Nous demandons à la justice azerbaïdjanaise d'ouvrir une enquête et de faire en sorte qu'Emin Huseynov reçoive les soins appropriés à son état”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 14 juin, Emin Huseynov et deux chercheurs de l'IRFS, Rasim Aliyev et Mirrehim Hasanov, couvraient une manifestation organisée au café Alaturka par le Che Guevara Fan Club pour marquer les 80 ans du célèbre guérillero cubain. Les participants et les journalistes attendaient un représentant de l'ambassade de Cuba, lorsque la police a arrêté une vingtaine de personnes sur les 25 présentes et les a conduites au commissariat. Emin Huseynov a protesté contre la prise de photographies et d'empreintes digitales de toutes les personnes arrêtées dont il a alors été séparé. D'après son collègue Rasim Aliyev, il a été conduit dans une pièce avec quatre officiers en civil. Rasim Aliyev a entendu des cris, des injures et de l'agitation à travers la porte. Un homme a menacé Emin Huseynov de le tuer. Le journaliste a ensuite quitté le commissariat et a été accueilli par un collègue à qui il a demandé d'appeler une ambulance avant de perdre connaissance. Le 20 juin, Reporters sans frontières a appris qu'Emin Huseynov était toujours hospitalisé à Bakou, dans de mauvaises conditions. Il souffre de la tête et de la nuque et ne reçoit pas de traitement approprié car les médecins n'ont diagnostiqué qu'un état de choc. Ehsan Zahidov, représentant officiel du ministère de l'Intérieur, a déclaré que le journaliste n'avait subi aucune atteinte dans le commissariat. Les policiers ont déclaré qu'il s'était frappé lui-même. “Les conclusions de la police sont absurdes. Il s'agit de la méthode favorite de notre police. Déjà l'an passé, quand des policiers avaient frappé le journaliste Uzeir Jafarov à la tête, ils avaient dit qu'il s'était donné les coups lui-même”, a déclaré Emin Huseynov. Le 12 juin, Emin Huseynov avait déjà été détenu par la police pendant deux heures alors qu'il couvrait une manifestation devant les bâtiments de l'administration présidentielle.
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Updated on 20.01.2016