Le directeur d'un hebdomadaire en langue kurde condamné à un an et demi de prison
Organisation :
Mohammad Sedigh Kabovand, directeur de publication de l'hebdomadaire en langues kurde et persane Payam-e mardom-e Kurdestan, a été condamné, le 18 août 2005, à un an et six mois de prison ferme pour « troubles de l'opinion publique et propagation d'idées séparatistes ».
« Le fait que nous ayons appris, deux mois après les faits, la condamnation de Mohammad Sedigh Kabovand illustre bien le manque total de transparence des autorités iraniennes, notamment au Kurdistan, et la difficulté de recueillir des témoignages auprès d'une population peu encline à parler, en raison de représailles éventuelles », a déclaré Reporters sans frontières.
Le tribunal de Sanandaj (ouest du Kurdistan iranien) a également condamné Mohammad Sedigh Kabovand à cinq ans d'interdiction d'activité journalistique. Le procès du journaliste s'est déroulé en l'absence de son avocat, Me Abdolfattah Soltani, arrêté le 30 juillet sur ordre de Saïd Mortazavi, le procureur général de Téhéran.
Le 27 juin 2004, la première chambre du tribunal de Sanandaj avait ordonné la fermeture de Payam-e mardom-e Kurdestan pour « propagation d'idées séparatistes et publication de fausses nouvelles ».
--------------------------------------------------------------------------
08.09.2005 Que deviennent les quatre journalistes arrêtés cet été au Kurdistan iranien?
L'été 2005 aura été particulièrement éprouvant pour la presse dans le Kurdistan iranien. Pas moins de quatre journalistes ont été emprisonnés fin juillet et début août. A ce jour, seul Ejlal Ghavami, de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan, a été jugé.
« Nous demandons des explications sur l'arrestation de ces quatre journalistes et exigeons qu'ils soient relâchés sans délai. Il n'est pas acceptable que Madh Amadi, Ejlal Ghavami, Roya Tolou et Saïd Saedi soient détenus avec des prisonniers de droit commun. Ceux-ci sont parfois utilisés par les autorités pour s'en prendre aux prisonniers politiques », a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation a également indiqué être très préoccupée par l'état de santé de Madh Amadi et d'Ejlal Ghavami, tous deux en grève de la faim.
Madh Amadi, un journaliste indépendant qui collabore avec plusieurs médias locaux, a été arrêté le 28 juillet 2005. De retour du Kurdistan irakien, le journaliste a été interpellé par les forces de police dans la zone frontière de Sarvabad. Incarcéré dans la prison centrale de la ville de Marivan, il est toujours en attente de son jugement. Il a entamé, le 1er septembre, une grève de la faim, afin de protester contre sa détention qu'il juge arbitraire. Les raisons de son arrestation ne sont pas connues, mais l'une des enquêtes qu'il a menées pourrait avoir joué un rôle dans cette affaire. Madh Amadi avait en effet rassemblé de nombreux documents sur le massacre des habitants du village de Garna (Kurdistan iranien) dans les années 80, qui ont été confisqués lors de son arrestation.
Les trois autres journalistes ont été écroués pour avoir couvert les troubles qui agitaient la région depuis quelques semaines.
Ejlal Ghavami, de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan, interpellé le 2 août, est passé en jugement le 29 août devant le tribunal de la ville de Sanandaj. Accusé « d'incitation des populations à la révolte » et d'« action contre la sécurité nationale », il a été transféré dans le dortoir des prisonniers de droit commun. Depuis le 31 août Ejlal Ghavami a lui aussi entamé une grève de la faim. Dans une lettre qu'il a pu faire parvenir à sa famille, le journaliste déclare que « (sa) vie est en danger ».
Roya Tolou, rédactrice en chef du journal Resan a été placée le 9 août en détention provisoire. Elle est dans l'attente de son jugement. Une libération sous caution lui a été refusée. Elle partage également sa cellule avec des détenues de droit commun.
Enfin, Saïd Saedi, journaliste indépendant collaborant occasionnellement à l'hebdomadaire Asou, n'a toujours pas été jugé.
--------------------------------------------------------------------------
12.08.2005 Dans le Kurdistan iranien, la répression à l'encontre des journalistes continue
Trois journalistes, arrêtés au début du mois d'août, ont vu leur détention provisoire prolongée de deux mois tandis que le directeur de l'hebdomadaire Asou, Hossin Ahamadi Niaz, mis en détention le
11 août, vient d'être libéré sous caution.
« Nous dénonçons les mises en détention provisoire prononcées à l'encontre de Roya Tolou, d'Ejlal Ghavami et Saïd Saedi et nous demandons au tribunal de Sanandaj de cesser les persécutions à l'encontre des journalistes qui ont eu le courage de couvrir les manifestations », a déclaré Reporters sans frontières.
Roya Tolou, rédactrice en chef du journal Resan, interpellée le
1er août par la police dans la ville de Sanandaj (Kurdistan iranien), a été placée le 9 août en détention provioire. Le 2 août, Ejlal Ghavami, journaliste à l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan, et Saïd Saedi, journaliste indépendant travaillant occasionnellement pour l'hebdomadaire Asou, ont écopé de la même sanction. Le tribunal de Sanandaj a sanctionné les trois journalistes pour avoir couvert les troubles qui agitent la région depuis quelques semaines.
Par ailleurs, des journalistes sont convoqués devant le tribunal révolutionnaire de Sanandaj les uns après les autres. Ce matin, Hossin Ahamadi Niaz, directeur de l'hebdomadaire Aso, s'est rendu à l'une des convocations du tribunal. Le journaliste a été arrêté et mis en détention quelques heures. Il a été libéré sous caution après avoir payé la somme exorbitante de 90 000 euros.
Des évènements similaires à ceux qui se produisent actuellement dans le Kurdistan iranien ont eu lieu, il y a quelques mois, dans le Khozestan (une autre province iranienne située au sud). La couverture de ces heurts est à l'origine de la suspension, le 9 août, de l'hebdomadaire Sotalsha'ab. La décision de fermer ce journal, le seul de la province à être diffusé en langues persane et arabe, a été prise par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique.
----------------------------------------------------------------------
05.08.2005 La presse kurde victime des heurts au Kurdistan iranien
Alors que le Kurdistan iranien est en proie à d'importants heurts depuis quelques semaines, le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique a fermé deux journaux kurdes, le quotidien Achti et l'hebdomadaire Asou, et les autorités locales ont lancé une campagne de harcèlement à l'encontre des journalistes kurdes.
« En ces temps de grandes tensions, le Kurdistan iranien a plus que jamais besoin de ses journalistes. Nous condamnons les persécutions que doit subir la presse kurde, a déclaré Reporters sans frontières. Nous demandons aux autorité locales de cesser le harcèlement dont sont victimes les journalistes kurdes et de lever les mesures de suspension qui frappent Achti et Asou », a ajouté Reporters sans frontières.
Asou a été supendu par la justice de Sanandaj (chef-lieu du Kurdistan), le 3 août 2005. Cet hebdomadaire, diffusé en langues kurde et persane, a vraisemblablement été fermé en raison de sa ligne éditoriale et de sa couverture des mouvements qui agitent la région.
Le second journal suspendu, vraisemblablement pour les mêmes raisons, Achti, avait obtenu récemment l'autorisation de passer du statut d'hebdomadaire à celui de quotidien. Achti était publié à Téhéran, mais diffusé en kurde.
Leur suspension est intervenue sur ordre du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique.
Plusieurs journalistes ont également été arrêtés. Etant donné les vagues d'arrestations qui ont eu lieu dans la région, on peut présumer que les journalistes interpellés seraient en fait bien plus nombreux.
Le 2 août 2005, Roya Tolou, rédactrice en chef du journal Resan, a été interpellée par la police dans la ville de Sanandaj (ouest du Kurdistan iranien). Le même jour, Ejlal Ghavami, journaliste à l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan, a également été appréhendé.
D'autres journalistes ont été convoqués par les autorités locales. Là encore, les raisons de ces convocations n'ont pas été données, mais elles semblent liées aux informations parues ces dernières semaines.
Mohammad Sadegh Kabovand, directeur de publication de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan, a été prié de se présenter devant le tribunal de Sanandaj le 4 juillet 2005. Ce qu'il a fait, mais en l'absence de son avocat, puisque celui-ci n'est autre qu'Abdolfattah Soltani, arrêté le 30 juillet, sur ordre de Saïd Mortazavi, procureur général de Téhéran.
Le 15 juin 2004, Mohammad Sadegh Kabovand avait déjà fait l'objet d'un harcèlement de la part de la justice locale. Il avait en effet été arrêté et entendu par le tribunal de Sanandaj pour « propagation d'idées séparatistes et publication de fausses nouvelles ». Le 29 juin 2004, le tribunal avait ordonné la fermeture de son journal.
Publié le
Updated on
20.01.2016