Le directeur du Républicain condamné à six mois de prison

Mamane Abou, directeur de publication du Républicain, a été condamné à six mois de prison pour « diffamation » le 7 novembre, à Niamey. Reporters sans frontières dénonce l'arbitraire de la justice et demande la libération du journaliste.

Mamane Abou, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Le Républicain, a été condamné à six mois de prison pour « diffamation » le 7 novembre, à Niamey. « Cette condamnation est un non sens. Ce journaliste n'a fait qu'exercer son métier et rien ne justifie une peine aussi lourde. De plus, la justice n'a pas respecté la procédure. Mamane Abou a été condamné par défaut alors qu'il est détenu à la prison de Niamey », a déclaré Reporters sans frontières dans un communiqué. « Les avocats du journaliste n'ont même pas été informés du jugement de leur client. C'est devenu une affaire politique. Les autorités ont condamné le journaliste en catimini, sans en informer personne. Le Niger qui se targue d'être une démocratie et un pays respectueux de l'Etat de droit connaît une dérive très inquiétante en terme de liberté d'expression », a ajouté Reporters sans frontières. Selon les informations recueillies par l'organisation, Mamane Abou, directeur du Républicain, a été condamné par défaut, le 7 novembre 2003, à six mois de prison ferme, 300 000 francs CFA (environ 450 euros) d'amende et dix millions de francs CFA (15 200 euros) de dommages et intérêts pour « diffamation ». Joint au téléphone par Reporters sans frontières, Me Oumarou Soulé, l'un des avocats du journaliste s'est dit choqué par le non respect de la procédure dans cette affaire. « Nous allons faire immédiatement opposition contre cette décision », a déclaré l'avocat. Mamane Abou est détenu à la prison civile de Niamey depuis le 5 novembre. Il lui est reproché d'avoir publié des documents confidentiels du Trésor public faisant état de malversations de la part du ministre des Finances.
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Updated on 20.01.2016