Le directeur des Collines de l'Oubangui gracié par le Président et remis en liberté
Organisation :
Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 23 février 2008, de Faustin Bambou, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Les Collines de l'Oubangui, après l'annonce par la radio nationale d'une grâce accordée par le président centrafricain François Bozizé. Le journaliste avait été condamné le 28 janvier à six mois de prison ferme pour "incitation à la révolte", "diffamation" et "injures", suite à un article du 21 décembre 2007 qui accusait deux ministres d'avoir perçu sept milliards de francs CFA (10 millions d'euros) du groupe nucléaire français Areva.
"Même si cette libération est un soulagement, nous rappelons aux autorités centrafricaines que Faustin Bambou n'aurait jamais dû être incarcéré. Il a été la victime de mauvaise foi et de manœuvres visant à contourner la législation pour le jeter en prison", a déclaré l'organisation.
Le 23 février, un décret présidentiel a annoncé que le journaliste bénéficiait "d'une remise gracieuse et totale de peine". Contacté par Reporters sans frontières, Faustin Bambou a expliqué que ses avocats avaient abandonné l'appel, et qu'il avait été remis en liberté le 23 février aux alentours de 14 heures.
--------
28.01.08 - Le directeur des Collines de l'Oubangui condamné à six mois de prison ferme
Reporters sans frontières dénonce le verdict condamnant Faustin Bambou, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Les Collines de l'Oubangui, à six mois de prison ferme pour "incitation à la révolte", "diffamation" et "injures".
"Faustin Bambou est la victime de manœuvres visant à le jeter en prison, coûte que coûte. L'incarcération de ce journaliste est un signal très inquiétant pour l'Etat de droit, car jouer à contourner la législation pour atteindre cet objectif est dangereux pour le pays. Cette dérive affligeante de la part d'autorités qui s'étaient engagées à respecter les règles de la démocratie appelle à notre mobilisation", a déclaré l'organisatrion.
Le tribunal chargé de juger Faustin Bambou a condamné le journaliste, le 28 janvier 2008, à une peine de six mois de prison ferme et un franc CFA symbolique de dommages et intérêts, pour avoir publié un article accusant deux ministres d'avoir touché plusieurs milliards de francs du groupe français Areva. La décision du tribunal doit être publiée dans Les Collines de l'Oubangui. Les avocats du journaliste ont fait appel.
Faustin Bambou avait été arrêté le 11 janvier. Lors de son procès, le 21 janvier, le procureur de la République avait requis deux ans de prison ferme et le paiement d'une amende de 3 millions de francs CFA (environ 4500 euros). Les tentatives de médiation de Reporters sans frontières auprès du procureur de la République ont été vaines. Les promesses de requalification des faits, notamment, n'ont jamais été tenues.
Le Parlement centrafricain de transition avait, le 25 novembre 2004, supprimé la loi prévoyant des peines de prison ferme pour l'ensemble des délits de presse. Malgré cela, Faustin Bambou est, après Michel Alkhaly-Ngady, président du syndicat de la presse écrite et directeur de publication du journal Temps nouveaux incarcéré en 2007, le deuxième journaliste à être condamné à une lourde peine de prison depuis cette réforme.
Publié le
Updated on
20.01.2016