Le directeur de Somaliweyn assassiné à son domicile de Mogadiscio
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Reporters sans frontières apprend avec consternation le meurtre d'Abukar Hassan Mohamoud, directeur de la station de radio Somaliweyn, abattu par deux hommes armés de pistolets, le 28 février 2012, à son domicile dans le quartier d'Aargada à Mogadiscio. L'organisation condamne cet assassinat de sang froid qui s'ajoute à la longue liste des crimes contre les journalistes et lance un nouvel appel à la communauté internationale afin qu'il ne reste pas impuni.
"Nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille d'Abukar Hassan Mohamoud, ainsi qu'à ses collègues et amis. Cet assassinat montre une fois de plus la violence inouïe à laquelle doivent faire face les journalistes dans le pays", déplore Reporters sans frontières. "L'indifférence sur le sort des journalistes somaliens doit cesser. Nous réitérons notre appel à la création d'une commission d'enquête internationale indépendante sur les crimes contre les journalistes", a ajouté l'organisation.
Abukar Hassan Mohamoud, 43 ans, plus connu sous le surnom de Kadaf, était membre de longue date de la National Union of Somali Journalists (NUSOJ), association partenaire de Reporters sans frontières. Il participait à toutes les campagnes de la NUSOJ incitant à mieux protéger les journalistes, trop souvent victimes d'attaques et d'exactions. Il réagissait courageusement en son nom propre à chaque nouveau meurtre de reporter pour dénoncer le quotidien intenable auxquels ils sont confrontés. Agé de 43 ans, il laisse derrière lui une femme et deux filles.
L'année 2012 avait déjà commencé sous de tristes auspices avec l'assassinat de Hassan Osman Abdi, directeur du Shabelle Media Network, devant son domicile par cinq hommes armés non identifiés, le 28 janvier dernier.
La Somalie est depuis plusieurs années le pays le plus meurtrier d'Afrique pour les professionnels de la presse. Reporters sans frontières et la NUSOJ ont recensé 4 journalistes tués en 2011, 3 en 2010 et 9 en 2009.
Cet assassinat survient alors que le pays tente en vain de se reconstruire avec l'appui de la communauté internationale. Le 22 février, Reporters sans frontières avait écrit aux délégations présentes à la conférence de Londres sur la Somalie, afin de rappeler les violences auxquelles font face les journalistes et de leur demander la mise en place d'une commission d'enquête internationale indépendante chargée d'étudier l'ensemble des exactions commises contre les professionnels de l'information.
Publié le
Updated on
20.01.2016