Le directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Opinions condamné, mais libéré
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Reporters sans frontières prend acte avec soulagement de la libération de Zakari Alzouma, directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Opinions, le 11 novembre 2008, tout en s'étonnant du fait qu'il ait été condamné à trois mois de prison pour avoir prétendument "diffamé" le ministre de l'Intérieur.
Le 30 octobre 2008, Zakari Alzouma avait été arrêté à la suite d'une plainte déposée par le ministre de l'Intérieur, Albadé Abouba, pour avoir publié un article évoquant le transport de pèlerins nigériens à La Mecque. Zakari Alzouma avait accusé le ministre de l'Intérieur d'avoir "profité de l'absence" du Premier ministre, Seïni Oumarou, pour réattribuer un contrat à une société privée américaine, alors qu'il avait déjà été accordé à une compagnie nigérienne.
A la suite de cette affaire, la compagnie nigérienne, Sahel Airlines, avait déposé une plainte contre l'Etat du Niger. La justice, en estimant nulle la réattribution du contrat à la société américaine, a cassé la décision des autorités.
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4.11 - Le directeur d'un hebdomadaire indépendant en détention depuis cinq jours dans le cadre d'un “flagrant délit” de “diffamation”
Reporters sans frontières demande la libération de Zakari Alzouma, directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant Opinions, détenu depuis le 30 octobre 2008 à la suite d'une procédure de flagrant délit pour "plainte en diffamation" déposée par le ministre de l'Intérieur, et qui pourtant ne devrait pas être jugé avant le 11 novembre.
"Les mauvaises habitudes du gouvernement nigérien trouvent un soutien bien utile dans la législation du pays sur les délits de presse. En continuant d'envoyer des journalistes en prison, les autorités ne font que retarder le moment où il faudra enfin sortir de cette logique répressive. De surcroît, ce type d'affaire met les magistrats nigériens dans l'embarras et face à leurs contradictions, entraînant des dysfonctionnements absurdes", a déclaré l'organisation.
Le 3 novembre 2008, Zakari Alzouma a été formellement inculpé pour "diffamation" dans le cadre d'une procédure de "flagrant délit", après avoir pourtant passé quatre jours en garde à vue. Sa comparution devant le tribunal de grande instance de Niamey, initialement fixée au lendemain, a été reportée au 11 novembre en raison d'une "pièce manquante dans son dossier". Dans l'attente de son procès, le journaliste a été placé en détention préventive à la prison centrale de Niamey, une procédure qui le contraint à passer au moins treize jours en cellule, quel que soit le verdict rendu dans son affaire.
L'avocat du journaliste a déclaré à Reporters sans frontières être “très choqué par ce report que rien ne justifie”. Il a également exprimé son incompréhension face au “rejet sans motif” de la demande de remise en liberté provisoire du journaliste par le ministère public. “Zakari Alzouma est inculpé pour un délit de presse, et non pour un crime. Il n'y a aucune raison à son maintien en détention.”
Il est reproché à Zakari Alzouma d'avoir publié un article mettant en cause le ministre de l'Intérieur, Albadé Abouba, dans une affaire de transport de pèlerins nigériens à La Mecque. Dans l'article incriminé, le journaliste accuse le ministre d'avoir "profité de l'absence" du Premier ministre, Seïni Oumarou, pour réattribuer ce contrat à une société privée américaine, alors qu'il avait déjà été accordé à une compagnie nigérienne.
Publié le
Updated on
20.01.2016