Le directeur de publication de L'Afrique centrale libéré après cinq jours de détention par la Sécurité militaire
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Duke Atangana Etotogo, directeur de publication de l'hebdomadaire privé L'Afrique centrale, a été libéré le 7 septembre 2006 en fin de journée, après avoir rédigé une lettre d'excuses adressée au ministre de la Défense et au chef de l'Etat, a annoncé Venant Mboua, l'un de ses proches, à Reporters sans frontières.
Détenu par la Sécurité militaire depuis le 3 septembre, Duke Atangana Etotogo a toutefois précisé que cette lettre, qui exprime son regret d'avoir offensé certains militaires, ne constituait pas un démenti des informations qu'il a publiées et qui lui ont valu d'être arrêté.
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06.09.2006 - Le directeur d'un journal détenu par la Sécurité militaire depuis trois jours
Reporters sans frontières est sidérée par les méthodes employées par la Sécurité militaire camerounaise à l'encontre du directeur de publication du nouveau mensuel privé L'Afrique centrale, Duke Atangana Etotogo, détenu au secret depuis le 3 septembre 2006 après avoir publié un dossier critique sur l'armée.
“Faut-il rappeler à l'armée camerounaise que la régulation des médias ne se fait pas à la pointe du fusil ? Dans cette affaire, le comportement des militaires n'est pas acceptable. Quels que soient les griefs portés contre ce journaliste, il doit être relâché immédiatement. Le gouvernement ne peut pas exiger le respect des règles de déontologie de la part de la presse et tolérer que l'armée s'arroge le droit de se faire justice, sous prétexte qu'un tabou a été transgressé par un journal”, a déclaré Reporters sans frontières.
Duke Atangana Etotogo a été arrêté le 3 septembre, alors qu'il s'était rendu à une “rencontre informelle” organisée par l'un de ses amis, Venant Mboua, rédacteur en chef du mensuel privé Cahiers de Mutations. Cette rencontre avait été convenue à l'initiative du lieutenant-colonel Gédéon Yossa, qui disait souhaiter discuter du contenu d'un article de Duke Atangana Etotogo. Arrivés sur le lieu du rendez-vous convenu, les deux journalistes ont été invités à poursuivre la discussion dans les locaux de la Sécurité militaire (SEMIL) à Yaoundé. Duke Atangana Etotogo a alors été retenu contre son gré, tandis que Venant Mboua a été invité à quitter les locaux.
Selon Jean-Marc Soboth, secrétaire général du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), le journaliste serait interrogé sur ses sources au sein du ministère de la Défense nationale, ainsi que sur le financement de son journal. Le surlendemain de son arrestation, les militaires ont convoqué et interrogé sa sœur pendant plusieurs heures.
Le journaliste, souffrant de crises de paludisme, n'a pas eu accès à un avocat. Son téléphone a été confisqué. Les membres de sa famille, venus lui apporter de la nourriture, n'ont pas été autorisés à le voir. Le 6 septembre, il a été transféré au secrétariat d'Etat à la Défense (SED).
Ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Nouvelle presse et de La Météo, deux journaux connus pour leur caractère parfois provocateur, Duke Atangana Etotogo venait de lancer un nouveau mensuel, L'Afrique centrale. Dans sa première édition, le 28 août, il a publié un dossier dénonçant des dysfonctionnements et la corruption au sein de l'armée. Plusieurs épisodes de la gestion du ministre de la Défense, Rémy Ze Meka, y sont décortiqués sur la base de sources anonymes.
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Updated on
20.01.2016