Le directeur de Nku'u Le Messager remis en liberté provisoire deux jours avant le terme de sa peine

Le directeur du bimensuel privé Nku'u Le Messager, Norbert Ngoua Mezui, a été placé en liberté provisoire, alors qu”il purgeait l'avant-dernier jour de la peine de 21 jours d'emprisonnement à laquelle il avait été condamné en 2003. L'audience en appel sur le fond du dossier a été renvoyée au 11 décembre 2006. ----------------------------- 25.10.2006 - Reporters sans frontières demande à Omar Bongo d'intervenir pour faire libérer le directeur d'un journal Le 24 octobre 2006, Reporters sans frontières a adressé un courrier au Président Omar Bongo pour lui demander de tout mettre en oeuvre afin que Norbert Ngoua Mezui, fondateur et éditeur de l'hebdomadaire Nku'u Le Messager, soit remis en liberté. Ce dernier a été emprisonné le 18 octobre, pour une peine de 21 jours à laquelle il avait été condamné en 2003 et qu'il n'avait jamais purgée. L'organisation a indiqué au chef de l'Etat que ce geste est “nécessaire afin de pacifier les esprits” et d'”apaiser un climat de plus en plus irrespirable, non seulement entre les journaux eux-mêmes, mais aussi entre la presse et les autorités gabonaises”. Reporters sans frontières a rappelé que “l'emprisonnement d'un journaliste”, outre qu'il ne “constitue en aucun cas une réponse adaptée et proportionnée à une éventuelle faute professionnelle, (...) fait figure d'anachronisme au Gabon, où cette forme de sanction n'a plus été utilisée depuis 2000”. Du reste, le Gabon est membre de deux organisations, l'Organisation des Nations unies (ONU) et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), prônant “depuis des années la dépénalisation des délits de presse”. Cet emprisonnement est d'autant plus déplorable que l'hebdomadaire Nku'u Le Messager est connu pour son “sérieux” et “la régularité de sa parution, dans un paysage médiatique où des publications à parution irrégulière sont souvent les instruments de luttes politiques cachées”, a éxpliqué l'organisation. Reporters sans frontières suggère enfin que la justice gabonaise a été l'objet de “pressions politiques” dans le prolongement des remous médiatiques provoqués par l'affaire de l'Ile Mbanié. A l'origine, les quotidiens progouvernementaux L'Union et Le Crocodile avaient accusé trois ministres d'avoir fait pression sur la présidence afin de vendre cet îlot disputé entre le Gabon et la Guinée équatoriale. Le 21 octobre, le Conseil national de la Communication (CNC) a adressé un avertissement solennel à deux journaux privés et en a mis en demeure un troisième. L'organisation dénonce une procédure judiciaire abusive à l'encontre de Norbert Ngoua Mezui. En effet, “la peine de 21 jours d'emprisonnement, qu'il purge actuellement, tombe sous le coup de la prescription. Un délai supérieur à trois ans s'est en effet écoulé depuis la décision de justice, qui avait été rendue en juin 2003”. “En outre, son avocat avait interjeté appel, qui suspendait en droit l'application de la peine. La justice n'ayant pas donné suite à cet appel, le journaliste, pas plus aujourd'hui qu'à l'époque, n'est astreint à purger cette peine sans une décision nouvelle”, a ajouté Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016