Reporters sans frontières exprime sa profonde révolte après l'assassinat du directeur de la radio privée HornAfrik, Saïd Tahlil, tué de quatre balles dans le coeur, le 4 février 2009, à Mogadiscio. Cet homicide intervient seulement seize mois après celui de l'ancien directeur de la même radio, Ali Imam Sharmake. "Il est indispensable que le président récemment élu, Sheikh Sharif Ahmed, s'engage publiquement à tout faire pour combattre les milices armées qui terrorisent la population et qui s'attaquent depuis plusieurs années aux figures de la société civile", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières exprime sa profonde révolte après l'assassinat du directeur de la radio privée HornAfrik, Saïd Tahlil, le 4 février 2009, à Mogadiscio. Cet homicide intervient seulement seize mois après que l'ancien directeur de la même radio, Ali Imam Sharmake, a été tué par l'explosion d'un engin piégé placé sous sa voiture.
"Nos premières pensées se tournent vers la famille de ce journaliste courageux et respecté, ainsi que vers ses collègues de HornAfrik, une nouvelle fois touchés par l'assassinat odieux de leur directeur. Il est indispensable que les autorités, au premier rang desquelles le président récemment élu Sheikh Sharif Ahmed, s'engagent publiquement à tout faire pour combattre les milices armées qui terrorisent la population et qui s'attaquent depuis plusieurs années aux figures de la société civile. Il devrait être également clair, pour les Somaliens qui pourraient avoir de la sympathie pour les partisans de l'assassinat ciblé de l'élite restée au pays, que leur objectif est de les faire vivre dans l'obscurantisme et la violence. Il est urgent de mettre fin à cette hécatombe", a déclaré l'organisation.
Avec onze journalistes tués depuis 2007, la Somalie est le pays le plus meurtrier d'Afrique pour les médias. Après Hassan Mayow Hassan, journaliste à Radio Shabelle, tué le 1er janvier dernier, Saïd Tahlil est le deuxième professionnel de l'information assassiné dans le pays en 2009, faisant craindre une nouvelle année particulièrement meurtrière.
Le 4 février, Saïd Tahlil, directeur de HornAfrik, une des principales radios privées de Somalie, a été tué de quatre balles dans le coeur, peu avant 15 heures, dans le quartier du marché de Bakara, à Mogadiscio. Le journaliste se rendait, avec d'autres directeurs de radios, à un rendez-vous fixé par des représentants de la milice armée Al-Shabaab. Un présentateur de HornAfrik a annoncé que la radio cessait immédiatement ses émissions par solidarité avec son directeur assassiné.
L'identité des assassins n'est pas encore connue, mais de forts soupçons pèsent sur la milice islamiste Al-Shabaab, coupable de la plupart des exécutions de journalistes, universitaires et militantes féministes depuis plus de deux ans. La radio HornAfrik avait récemment couvert les négociations entre acteurs politiques somaliens, menées à Djibouti, et ayant abouti à l'élection de l'islamiste "modéré", Sheikh Sharif Ahmed, à la présidence du pays. Le ministre de l'Information, Ahmed Abdisalam, ancien membre du gouvernement fédéral de transition, est l'un des propriétaires de la radio.
"La communauté des journalistes somaliens perd aujourd'hui l'un de ses membres les plus éminents. Celui-ci a été tué par des ennemis de la liberté de la presse ayant l'intention de répandre la peur dans les cœurs des professionnels des médias", a déclaré Omar Faruk Osman, secrétaire général de l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie.