Il y a deux ans jour pour jour, la police chinoise arrêtait He Depu. Six autres cyberdissidents étaient emprisonnés dans les semaines suivantes. "Les derniers mois de 2002 ont été une période noire pour la liberté d'expression sur Internet. Le régime chinois n'a cessé depuis de renforcer son emprise sur le Réseau", a déclaré Reporters sans frontières.
Il y a deux ans jour pour jour - le 4 novembre 2002 - la police chinoise arrêtait He Depu à son domicile de Pékin. Six autres cyberdissidents furent emprisonnés dans les semaines suivantes. Tous avaient signé une lettre ouverte au Parti communiste chinois, diffusée sur Internet, dans laquelle ils réclamaient davantage de démocratie.
Reporters sans frontières condamne le maintien en détention des sept cyberdissidents. "Les derniers mois de 2002 ont été une période noire pour la liberté d'expression sur Internet. Le régime chinois n'a cessé depuis de renforcer sa censure du Net et d'accroître sa pression sur les internautes", a déclaré l'organisation.
He Depu, Zhao Changqing, Sang Jiancheng, Dai Xuezhong, Han Lifa, Jiang Lijun et Ouyang Yi étaient signataires d'une lettre ouverte adressée par 192 dissidents au 16e congrès du Parti communiste chinois. Cette lettre contenait six requêtes politiques, parmi lesquelles une réhabilitation du mouvement démocratique de 1989, le droit au retour des exilés politiques chinois, la libération des prisonniers de conscience et notamment du leader Zhao Ziyang, la ratification par le Congrès national populaire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la tenue d'élections démocratiques. Ces activistes politiques utilisaient régulièrement Internet pour diffuser leurs idées.
He Depu, membre du Parti démocrate chinois (illégal) et auteur de nombreux essais publiés sur Internet, a été condamné, le 6 novembre 2003, à huit ans de prison. Selon des informations recueillies par Reporters sans frontières, il souffre d'hypertension artérielle, cause de maux de tête et de vertiges. Le cyberdissident n'a le droit de sortir que deux fois par semaine dans la cour de la prison. Sa femme, Jia Jiangying, a pu lui rendre visite le 9 octobre 2004.
Ouyang Yi avait créé, en juillet 2002, un site Internet en faveur de la démocratie. Il a été arrêté, le 4 décembre 2002, pour la cinquième fois en six ans et a été condamné, le 16 mars 2004, à deux ans de prison pour "incitation à la subversion". Il devrait être libéré en décembre 2004.
Jiang Lijun, militant démocrate très actif sur Internet, a été arrêté, le 6 novembre 2002, et condamné, le 4 novembre 2003, à quatre ans de prison.
Sang Jiancheng, ouvrier à la retraite, a été arrêté, le 10 novembre 2002, notamment pour avoir écrit un article, publié sur Internet, dénonçant la corruption au sein du Parti communiste chinois. Il a été condamné, le 6 janvier 2004, à trois ans de prison.
Zhao Changqing a été arrêté, le 4 novembre 2002, pour avoir signé la lettre ouverte adressée au 16e congrès du Parti communiste chinois. En 1997, Zhao Changqing avait été élu représentant local au Congrès national populaire. Après son élection, il avait été arrêté et condamné à trois ans de prison pour avoir mis en danger la sécurité nationale. Il n'avait été relâché qu'en 2001.
Dai Xuezhong a été arrêté, mi-novembre 2002, pour avoir signé la même lettre ouverte. Il avait déjà été emprisonné trois ans pour ses activités politiques. Il était membre de l'association interdite Shanghai Human Rights Association.
Han Lifa, mécanicien de profession et activiste politique de longue date, a été arrêté, le 26 décembre 2002, pour le même motif. Il avait déjà été condamné trois fois : deux fois à trois ans de « travail d'intérêt général », et une fois à neuf mois d'emprisonnement. Il était sorti de prison en juillet 2001.
62 personnes sont actuellement en prison en Chine pour avoir créé un site Internet d'informations indépendant ou publié sur le Réseau un texte critique envers le pouvoir.