Le cyberdissident Ali Sayed al-Shihabi détenu au secret depuis 20 jours
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Ali Sayed al-Shihabi (photo), arrêté le 10 août 2006 par les services de sécurité pour des articles publiés sur des sites d'extrême gauche, est toujours détenu au secret. Reporters sans frontières demande sa libération et rappelle que deux autres cyberdissidents sont actuellement emprisonnés en Syrie. L'organisation est par ailleurs consternée d'apprendre que Massoud Hamid, qui a déjà passé trois ans en prison pour des photos publiées sur le Web, n'a pas été autorisé à reprendre ses études de journalisme.
"La Syrie, qui figure sur notre liste des 15 trous noirs d'Internet, durcit sa répression contre les internautes qui affichent des opinions politiques dissidentes. En trois ans, quatre cyberdissidents ont ainsi été arrêtés, détenus arbitrairement et torturés. Le président Bachar el-Assad est devenu le pire prédateur du Net au Moyen-orient", a déclaré Reporters sans frontières.
Dans les mois ayant précédé son arrestation, Ali Sayed al-Shihabi, 50 ans, professeur d'anglais et père de deux enfants, avait déjà été interrogé plusieurs fois par les services de sécurité en raison des articles qu'il publiait sur Internet, notamment sur le site d'extrême gauche www.rezgar.com. Sa femme a tenté de lui rendre visite au centre de détention de Kafr Soussa. Les autorités lui ont signifié qu'elle n'était pas autorisée à voir son mari, mais qu'elle pouvait lui transmettre quelques effets personnels.
Ali Sayed al-Shihabi avait déjà été emprisonné pendant un an, en 1975, puis pendant neuf ans, entre 1982 et 1991, pour son appartenance au parti communiste syrien (PCA), illégal dans le pays.
Massoud Hamid n'a pas été autorisé à se réinscrire au département de journalisme de la faculté de Damas dans lequel il étudiait avant sa détention. Les autorités ne lui ont par ailleurs toujours pas rendu sa carte d'identité. Il est donc susceptible d'être arrêté à tout moment s'il sort de chez lui. Il souffre de troubles de la vue et de douleurs aux pieds en raison de ses mauvaises conditions de détention et de tortures subies en prison. Le jeune cyberjournaliste avait été arrêté, le 24 juillet 2003, puis condamné à trois ans de prison pour avoir publié sur Internet les photos d'une manifestation kurde à Damas.
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Publié le
Updated on
20.01.2016