Le cousin du roi abandonne les poursuites contre les deux journalistes d’Akhbar Al-Youm
Organisation :
Le prince Moulay Ismaïl, cousin du roi, qui avait porté plainte pour “non-respect dû à un membre de la famille royale“ suite à la publication, en septembre 2009, d’une caricature dans le quotidien Akhbar Al-Youm, a renoncé, le 29 décembre, à “l’exécution du jugement en sa faveur“.
Cette décision intervient après les excuses présentées par les deux journalistes Taoufiq Bouachrine, directeur de publication du journal, et Khalid Gueddar, caricaturiste, qui venaient d’être condamnés, par la cour d’appel de Casablanca, à verser solidairement au Moulay Ismaïl la somme de 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts.
Toutefois, ceci n’annule en rien la condamnation en appel des deux journalistes à une peine de quatre ans de prison avec sursis pour “atteinte à l’emblème du royaume“, et à des amendes de 50 000 dirhams (4 400 euros), dans le procès intenté par le ministère de l’Intérieur.
« Les pouvoirs publics marocains feraient bien de s’inspirer de la sagesse de son Altesse, Moulay Ismaïl, en décidant, également, d’abandonner les poursuites à l’encontre des deux journalistes, dont la liberté d’expression reste menacée par ces lourdes peines de prison avec sursis », a déclaré Reporters sans frontières.
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29.12.2009 - La cour d’appel confirme la fermeture du journal Akhbar Al-Youm et les peines de prison à l’encontre de ses journalistes
« C’est un procès arbitraire contre la presse indépendante. Aujourd’hui, on ne nous condamne pas à des peines de prison ferme, du fait notamment des pressions de l’étranger. Mais ces peines de prison avec sursis constituent une menace réelle contre les journalistes marocains, qui ne peuvent alors plus travailler normalement, de peur d’être envoyés en prison. Par ailleurs, ils peuvent, à tout moment, nous demander de payer ces amendes. Or personne n’a les moyens de payer de telles sommes, ni un simple caricaturiste, ni un jeune journal. Aujourd’hui, il est très difficile d’être caricaturiste politique au Maroc : le moindre dessin pose problème et engendre des procès », a déclaré le caricaturiste Khalid Gueddar à Reporters sans frontières, à la sortie du tribunal de Casablanca.
Le 29 décembre 2009, la cour d’appel de Casablanca a confirmé la peine de quatre ans de prison avec sursis prononcée à l’encontre de Taoufiq Bouachrine, directeur de publication du journal Akhbar Al-Youm, et du caricaturiste Khalid Gueddar, pour “atteinte à l’emblème du royaume“. Dans cette affaire, la cour d’appel a confirmé les amendes de 50 000 dirhams (4 400 euros) à l’encontre de deux journalistes.
Dans le procès intenté par le prince Moulay Ismaïl, cousin du roi Mohammed VI, les amendes de 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts à verser solidairement ont été également confirmées en appel.
La cour d’appel a maintenu la décision de fermer définitivement les locaux du journal.
« Cette confirmation en appel de l’ensemble des condamnations montre l’absence de séparation des pouvoirs au Maroc, avec une justice qui suit, au pas, les décisions du ministère de l’Intérieur. On l’a vu hier avec la confirmation en appel des peines de prison à l’encontre du directeur de Al-Jarida Al-Oula. Cette mise au pas de la justice marocaine constitue un réel danger pour l’indépendance des médias marocains, et de manière plus générale pour la liberté de la presse dans ce pays. Nous appelons la communauté internationale à davantage de fermeté à l’encontre du Maroc, afin que le royaume alaouite respecte ses engagements en matière de liberté d’expression », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 28 octobre, l’organisation avait écrit à Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, à l’occasion de sa visite officielle au Maroc les 2 et 3 novembre 2009. Dans une réponse du 20 novembre, le State Department estime que le nombre croissant de procès à l’encontre des journalistes constitue une menace sérieuse sur l’indépendance des médias marocains.
Lire l'article du 31 octobre 2009: http://www.rsf.org/Taoufiq-Bouachrine-et-Khalid.html
Cette décision intervient après les excuses présentées par les deux journalistes Taoufiq Bouachrine, directeur de publication du journal, et Khalid Gueddar, caricaturiste, qui venaient d’être condamnés, par la cour d’appel de Casablanca, à verser solidairement au Moulay Ismaïl la somme de 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts.
Toutefois, ceci n’annule en rien la condamnation en appel des deux journalistes à une peine de quatre ans de prison avec sursis pour “atteinte à l’emblème du royaume“, et à des amendes de 50 000 dirhams (4 400 euros), dans le procès intenté par le ministère de l’Intérieur.
« Les pouvoirs publics marocains feraient bien de s’inspirer de la sagesse de son Altesse, Moulay Ismaïl, en décidant, également, d’abandonner les poursuites à l’encontre des deux journalistes, dont la liberté d’expression reste menacée par ces lourdes peines de prison avec sursis », a déclaré Reporters sans frontières.
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29.12.2009 - La cour d’appel confirme la fermeture du journal Akhbar Al-Youm et les peines de prison à l’encontre de ses journalistes
« C’est un procès arbitraire contre la presse indépendante. Aujourd’hui, on ne nous condamne pas à des peines de prison ferme, du fait notamment des pressions de l’étranger. Mais ces peines de prison avec sursis constituent une menace réelle contre les journalistes marocains, qui ne peuvent alors plus travailler normalement, de peur d’être envoyés en prison. Par ailleurs, ils peuvent, à tout moment, nous demander de payer ces amendes. Or personne n’a les moyens de payer de telles sommes, ni un simple caricaturiste, ni un jeune journal. Aujourd’hui, il est très difficile d’être caricaturiste politique au Maroc : le moindre dessin pose problème et engendre des procès », a déclaré le caricaturiste Khalid Gueddar à Reporters sans frontières, à la sortie du tribunal de Casablanca.
Le 29 décembre 2009, la cour d’appel de Casablanca a confirmé la peine de quatre ans de prison avec sursis prononcée à l’encontre de Taoufiq Bouachrine, directeur de publication du journal Akhbar Al-Youm, et du caricaturiste Khalid Gueddar, pour “atteinte à l’emblème du royaume“. Dans cette affaire, la cour d’appel a confirmé les amendes de 50 000 dirhams (4 400 euros) à l’encontre de deux journalistes.
Dans le procès intenté par le prince Moulay Ismaïl, cousin du roi Mohammed VI, les amendes de 3 millions de dirhams (270 000 euros) de dommages et intérêts à verser solidairement ont été également confirmées en appel.
La cour d’appel a maintenu la décision de fermer définitivement les locaux du journal.
« Cette confirmation en appel de l’ensemble des condamnations montre l’absence de séparation des pouvoirs au Maroc, avec une justice qui suit, au pas, les décisions du ministère de l’Intérieur. On l’a vu hier avec la confirmation en appel des peines de prison à l’encontre du directeur de Al-Jarida Al-Oula. Cette mise au pas de la justice marocaine constitue un réel danger pour l’indépendance des médias marocains, et de manière plus générale pour la liberté de la presse dans ce pays. Nous appelons la communauté internationale à davantage de fermeté à l’encontre du Maroc, afin que le royaume alaouite respecte ses engagements en matière de liberté d’expression », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 28 octobre, l’organisation avait écrit à Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, à l’occasion de sa visite officielle au Maroc les 2 et 3 novembre 2009. Dans une réponse du 20 novembre, le State Department estime que le nombre croissant de procès à l’encontre des journalistes constitue une menace sérieuse sur l’indépendance des médias marocains.
Lire l'article du 31 octobre 2009: http://www.rsf.org/Taoufiq-Bouachrine-et-Khalid.html
Publié le
Updated on
20.01.2016
Maghreb - Moyen-Orient
