Le cameraman indépendant Gwenlaouen Le Gouil, kidnappé alors qu'il était en reportage pour la chaîne franco-allemande Arte, a été libéré le 24 décembre par la bande armée qui le retenait sous la menace dans un village du nord du Puntland. "Il convient de saluer les diplomates français qui, en travaillant en étroite collaboration avec les autorités du Puntland et les chefs coutumiers, ont rendu possible ce succès", a déclaré l'organisation.
Le cameraman indépendant Gwenlaouen Le Gouil, kidnappé le 16 décembre 2007 alors qu'il était en reportage pour la chaîne franco-allemande Arte, a été libéré le 24 décembre par la bande armée qui le retenait sous la menace dans un village du nord du Puntland, a appris Reporters sans frontières auprès d'Omar Faruk Osman, secrétaire général de son organisation partenaire en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ). "Gwenlaouen Le Gouil a été récupéré par des chefs coutumiers, à mi-chemin de son lieu de détention. Il est maintenant libre, avec des diplomates français, dans un hôtel de Bosasso", a-t-il précisé.
"En cette veille de Noël, nous partageons la joie et le soulagement de la famille et des amis de Gwenlaouen Le Gouil. Il convient de saluer les diplomates français qui, en travaillant en étroite collaboration avec les autorités du Puntland et les chefs coutumiers, ont rendu possible ce succès. Cet épisode inquiétant prouve que cette région du Puntland est devenue un terrain de chasse pour des bandes de kidnappeurs, qui ont fait de l'enlèvement et du piratage un commerce. Les journalistes et humanitaires qui travaillent dans ce secteur doivent redoubler de prudence et prendre les mesures nécessaires pour leur protection", a déclaré l'organisation.
Gwenlaouen Le Gouil était détenu par une milice clanique comprenant une centaine d'hommes dans une région montagneuse, dans le village de Maarero. Les revendications des ravisseurs, une bande connue pour organiser le passage de clandestins en Arabie saoudite via le Yemen, étaient crapuleuses.
Le Puntland est une région semi-autonome du nord-est de la Somalie, dont la région côtière qui fait face au Yemen est utilisée pour l'embarquement d'armes et de clandestins à destination des pays du Golfe. De petits groupes mafieux, constitués sur des bases claniques et appuyés par leurs propres milices, se partagent ce trafic très lucratif. Malgré plusieurs arrestations opérées ces dernières années, les autorités locales peinent à contrôler la situation dans cette région semi-montagneuse, où les bénéfices des trafiquants font vivre une partie importante de la population.
En mai 2007, deux agents humanitaires étrangers avaient été kidnappés dans la même région, avant d'être libérés au terme de négociations entre les ravisseurs et les chefs coutumiers. En octobre, des hommes armés avaient saisi un avion cargo chargé de khât, une plante euphorisante très prisée dans la Corne de l'Afrique.