Le blogueur Wael Abbas dénonce la violence policière et la corruption de la justice en Egypte
Organisation :
Câble 09CAIRO243
Câble 10CAIRO135 Deux câbles émanant de l’ambassade américaine du Caire concernant le blogueur égyptien Wael Abbas viennent d’être révélés par WikiLeaks. Le premier, datant du 10 février 2009, revient sur le rôle de Wael Abbas dans la dénonciation des brutalités policières. Le câble rappelle que, le 8 février 2009, le blogueur avait posté une vidéo sur son blog, misrdigital.blogspirit.com, qu’il aurait reçue du blogueur Samih Al-Arusi, montrant des policiers de Ain Shams agressant sexuellement un homme nu, Ahmed Abdel Fattah Ali, à l’aide d’une bouteille. Wael Abbas avait indiqué les initiales des policiers, et un autre blogueur avait identifié les deux hommes, le 10 février, affirmant qu’il s’agissait de Bassem Ashraf et Mahmoud Sami. Wael Abbas avait également publié une vidéo du même détenu, enchaîné aux barreaux de sa cellule. Selon les informations révélées par WikiLeaks, la première vidéo aurait été tournée à l’aide d’un téléphone portable détenu par la femme de Samih Al Arusi, emprisonnée dans la même prison que Ahmed Abdel Fattah Ali. Elle l’aurait ensuite envoyée à son mari. Le câble révèle que la femme de Samih Al Arusi a, elle aussi, été battue en détention. A l’époque, Wael Abbas faisait part de ses craintes pour la sécurité de l’épouse du blogueur, qui risquait, selon lui, d’être violée en représailles. Suite à la publications des vidéos, différentes organisations de défense des droits de l’homme et avocats s’étaient réunis pour poursuivre les policiers incriminés. En 2007, Wael Abbas avait déjà publié sur son blog une vidéo similaire, montrant deux policier violant un chauffeur de bus, Imad El Kebir. Suite à la médiatisation de l’affaire, les policiers avaient été condamnés à des peines de trois ans de prison, fait rare dans le pays. Le deuxième câble, daté du 28 janvier 2010, revient sur la condamnation pour des raisons purement politiques, le 20 janvier 2010, de Wael Abbas à six mois de prison ferme. Le blogueur a été accusé d’avoir piraté la ligne Internet d'un voisin en avril 2009. Le voisin et son frère, un policier, avaient agressé le blogueur, sans être inquiétés, lui cassant une dent. Wael Abbas avait été remis en liberté, en échange d’une caution de 80 dollars, en attendant son procès en appel. Gamal Eid, directeur de l’Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI), organisation qui défend notamment la liberté d’expression et la liberté de la presse, avait affirmé que la peine pour piratage de ligne était normalement inférieure à 55 dollars, mais que la dimension politique de l’affaire avait aggravé la sentence. Le câble s’interroge sur l’efficacité d’une intervention américaine dans l’affaire, qui risquerait d’encourager le juge à renforcer sa sanction pour “défier les Etats-Unis”, mettant en évidence la complexité des relations internationales sur des sujets qui touchent à la liberté d’expression et à la corruption. Depuis, les poursuites contre Waël Abbas ont été abandonnées (voir l'article).
Câble 10CAIRO135 Deux câbles émanant de l’ambassade américaine du Caire concernant le blogueur égyptien Wael Abbas viennent d’être révélés par WikiLeaks. Le premier, datant du 10 février 2009, revient sur le rôle de Wael Abbas dans la dénonciation des brutalités policières. Le câble rappelle que, le 8 février 2009, le blogueur avait posté une vidéo sur son blog, misrdigital.blogspirit.com, qu’il aurait reçue du blogueur Samih Al-Arusi, montrant des policiers de Ain Shams agressant sexuellement un homme nu, Ahmed Abdel Fattah Ali, à l’aide d’une bouteille. Wael Abbas avait indiqué les initiales des policiers, et un autre blogueur avait identifié les deux hommes, le 10 février, affirmant qu’il s’agissait de Bassem Ashraf et Mahmoud Sami. Wael Abbas avait également publié une vidéo du même détenu, enchaîné aux barreaux de sa cellule. Selon les informations révélées par WikiLeaks, la première vidéo aurait été tournée à l’aide d’un téléphone portable détenu par la femme de Samih Al Arusi, emprisonnée dans la même prison que Ahmed Abdel Fattah Ali. Elle l’aurait ensuite envoyée à son mari. Le câble révèle que la femme de Samih Al Arusi a, elle aussi, été battue en détention. A l’époque, Wael Abbas faisait part de ses craintes pour la sécurité de l’épouse du blogueur, qui risquait, selon lui, d’être violée en représailles. Suite à la publications des vidéos, différentes organisations de défense des droits de l’homme et avocats s’étaient réunis pour poursuivre les policiers incriminés. En 2007, Wael Abbas avait déjà publié sur son blog une vidéo similaire, montrant deux policier violant un chauffeur de bus, Imad El Kebir. Suite à la médiatisation de l’affaire, les policiers avaient été condamnés à des peines de trois ans de prison, fait rare dans le pays. Le deuxième câble, daté du 28 janvier 2010, revient sur la condamnation pour des raisons purement politiques, le 20 janvier 2010, de Wael Abbas à six mois de prison ferme. Le blogueur a été accusé d’avoir piraté la ligne Internet d'un voisin en avril 2009. Le voisin et son frère, un policier, avaient agressé le blogueur, sans être inquiétés, lui cassant une dent. Wael Abbas avait été remis en liberté, en échange d’une caution de 80 dollars, en attendant son procès en appel. Gamal Eid, directeur de l’Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI), organisation qui défend notamment la liberté d’expression et la liberté de la presse, avait affirmé que la peine pour piratage de ligne était normalement inférieure à 55 dollars, mais que la dimension politique de l’affaire avait aggravé la sentence. Le câble s’interroge sur l’efficacité d’une intervention américaine dans l’affaire, qui risquerait d’encourager le juge à renforcer sa sanction pour “défier les Etats-Unis”, mettant en évidence la complexité des relations internationales sur des sujets qui touchent à la liberté d’expression et à la corruption. Depuis, les poursuites contre Waël Abbas ont été abandonnées (voir l'article).
Publié le
Updated on
25.01.2016