Reporters sans frontières dénonce le procès pour "sédition" intenté contre Raja Petra Kamarudin, rédacteur en chef du journal en ligne Malaysia Today. Il doit aujourd'hui répondre devant la cour de justice de Shah Alam pour des accusations de sédition en vertu de la section 4(1) du Sedition Act de 1948.
Reporters sans frontières dénonce le procès pour "sédition" intenté contre Raja Petra Kamarudin, rédacteur en chef du journal en ligne Malaysia Today. Il doit aujourd'hui répondre devant la cour de justice de Shah Alam pour des accusations de sédition en vertu de la section 4(1) du Sedition Act de 1948. L'article incriminé met en cause des leaders du parti au pouvoir pour leur implication dans le meurtre d'une jeune femme mongole en 2006. Lors de la première audience, il s'est déclaré non coupable des faits qui lui sont reprochés.
"Le gouvernement abuse de la loi afin de réprimer les voix critiques et de supprimer la liberté d'expression. Raja Petra Kamarudin est victime d'un acharnement judiciaire, qui pourrait le conduire en prison pour une période très longue. C'est une criminalisation inacceptable de la liberté d'exposer des faits et des opinions, " a affirmé l'organisation
"II est pénalisé deux foix, il s'agit d'une double incrimination. Mais son moral reste haut",a déclaré la femme de Raja Petra, Marina Lee, à l'agence Associated Press. En s'adressant au gouvernement, elle a ajouté que son mari "n'était pas une menace pour la sécurité de l'Etat et qu'il ne sera jamais réduit au silence".
Les charges de "sédition" répondent à un article publié le 25 avril 2008 sur son site Internet, "Lets send the Altantuya murderers to hell", qui implique le Premier ministre, Najib Razak, ainsi que sa femme, Rosmah Mansor, dans le meurtre d'une jeune femme mongole, Altantuya Shaariibuu. Dans cette affaire, deux policiers ont été accusés d'avoir détruit le corps de la victime avec des explosifs après l'avoir exécutée. Abdul Razak Baginda, un collaborateur de Najib Razak, est accusé de complicité. Le procès des trois personnes est en cours.
S'il est reconnu coupable de "sédition", Raja Petra Kamarudin peut être condamné à trois ans de prison ferme. Durant toute la durée de l'audience, ses soutiens et ses proches étaient présents à l'intérieur et à l'extérieur de la salle. Tous ont revêtu le T-shirt "Free RPK" ou "I am with RPK". L'un d'entre eux s'est confié au correspondant de Reporters sans frontières : "Je ne connais pas Raja Petra Kamarudin personnellement mais il a tant fait pour le peuple malaisien que nous lui devons cela. Il a su réveiller la conscience politique en chacun des citoyens. Etre là, pour lui, c'est la moindre des choses. On ne peut tolérer l'injustice!". Plusieurs hommes politiques issus de l'opposition se sont également déplacés pour exprimer leur soutien.
Raja Petra Kamarudin, agé de 58 ans, purge déjà depuis le 12 septembre 2008 une peine de deux ans de prison en vertu de l'Internal Security Act (ISA) . Il a été incarcéré sans jugement pour "insulte à un leader politique” et “insulte à l'islam”.