Le blogueur Mahamed El Sharkawi libéré
Organisation :
Mahamed El Sharkawi a été libéré par les autorités égyptiennes le 21 avril 2008. Il avait été arrêté le 5 avril alors qu'il distribuait des tracts appelant les habitants du Caire à faire grève pour manifester contre la hausse des prix. Il était détenu à la prison du quartier du Marg, au Caire, et avait entamé une grève de la faim depuis quatre jours.
Mahamed El Sharkawi est également directeur de la maison d'édition Malameh (« Les traits ») au Caire, qui a fait l'objet d'une perquisition de la police égyptienne de la morale, le 16 avril, en raison de la publication d'une bande-dessinée, « Metro », écrite dans un langage courant « portant atteinte au comportement public » (http://www.hrinfo.net/en/reports/2008/pr0416.shtml).
L'initiatrice du groupe « 6 avril » sur le réseau social en ligne Facebook, qui appelait à une mobilisation le jour-même, Esraa Abdel Fattah Ahmed, est toujours détenue alors que le procureur général a ordonné sa libération le 17 avril dernier. Son groupe comptait plus de 65 000 membres (http://www.facebook.com/group.php ?gid=9973986703).
Kareem El Beheiri, l'un des ouvriers arrêtés lors des manifestations dans la ville de Mahalla (nord du Caire), connu par les articles qu'il publiait sur son blog (http://www.egyworkers.blogspot.com/), est toujours détenu. Il a par ailleurs été licencié sans motif.
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11.04 - Au moins trois blogueurs arrêtés lors des manifestations du 6 avril : Reporters sans frontières appelle à leur libération
Reporters sans frontières condamne l'arrestation de trois blogueurs lors des manifestations du 6 avril dans la région du Caire contre le coût trop élevé de la vie en Egypte. Esraa Abdel Fattah Ahmed, Mahamed El Sharkawi et Kareem El Beheiri ont été arrêtés entre le 5 et le 7 avril. Ils sont accusés d'avoir "formé un groupe de plus de cinq personnes suceptible de porter atteinte à la sécurité publique", "saccagé des établissements publics", "outragé des fonctionnaires de police" et "tenté de s'introduire dans des banques". Ils seront détenus au moins deux semaines pour "interrogatoire".
"Ces arrestations sont abusives. Les blogueurs ont soutenu la grève, qui est un droit en Egypte. Ils ont demandé aux Egyptiens d'être habillés en noir, de suspendre des drapeaux égyptiens aux balcons et de ne rien acheter dans les commerces le 6 avril 2008. Le gouvernement ignore qui est à l'origine de ce mouvement car il est né Internet. Du coup, il réprime quiconque est suceptible d'avoir diffusé l'appel à la grève et les blogueurs sont en première ligne. Nous demandons aux autorités de les libérer", a déclaré l'organisation.
Le 5 avril au soir, le blogueur Mahamed El Sharkawi a été arrêté car il distribuait des tracts concernant la grève du lendemain dans les rues du Caire. Il est actuellement détenu à la prison du quartier Marg du Caire.
Le 7 avril, Esraa Adbel Fattah Ahmed a été arrêtée par les autorités, en raison du rôle qu'elle a joué lors de la mobilisation. Elle est la créatrice du groupe "6 avril" sur le réseau social Facebook (http://www.facebook.com/group.php?gid=9973986703) qui a recueilli l'adhésion de plus de 65 000 membres entre le 22 mars et le 6 avril. Elle est détenue à la prison Al Kanater du Caire. Un groupe "Free Esraa" s'est créé le 8 avril sur Facebook pour appeler à sa libération. Il compte déjà plus de 2 000 membres.
Sur le forum de "6 avril", Kareem El Beheiri avait tenté de justifier la nécessité d'organiser une grève pour dénoncer la flambée des prix, la pénurie de pain, le chômage et les promesses du gouvernement non tenues. Blogueur (http://www.egyworkers.blogspot.com/), il est également ouvrier dans l'usine de Mahalla (au nord du Caire) qui a connu la plus grosse mobilisation. Trois mille ouvriers ont manifesté contre la hausse des prix. "Il a été arrêté car son blog lui a permis de se faire connaître. Les policiers ont arrêté ceux qu'ils connaissaient car ils ne savaient pas qui, exactement, était à l'origine du désordre", a confié l'un des témoins de cette arrestation à Reporters sans frontières. Lors de son arrestation, Kareem El-Beiheiri a été battu et électrocuté.
Lors de cette grève du 6 avril, au moins 250 manifestants ont été interpellés. Les blogueurs égyptiens ont décidé d'organiser un rassemblement le 12 avril au Caire pour protester contre ces arrestations.
L'interprète d'un photographe américain maintenu en prison
Les forces de l'ordre ont interpellé, le 10 avril 2008, le photographe américain free-lance James Buck et son interprète Mohammed Saleh Ahmed Maraie. Les deux hommes ont été transférés au premier poste de police de Mahalla où ils ont passé la nuit.
"Après avoir été menacés et intimidés par des policiers, nous avons été présentés au procureur, vers 2 heures du matin, lequel a prononcé notre libération. A la sortie du poste de police, nous avons de nouveau été interpellés, sans explication. Deux heures plus tard, les autorités m'ont libéré, mais mon interprète est toujours incarcéré", a déclaré James Buck à Reporters sans frontières.
Le photographe américain a refusé de quitter le poste de police sans son collaborateur et a menacé d'entamer une grève de la faim. Les policiers ne lui ont pas permis de rester sur place et lui ont déclaré qu'ils allaient transférer Mohammed Saleh Ahmed Maree au second poste de police de la ville.
James Buck, étudiant en journalisme à l'université californienne Berkeley, a été interpellé alors qu'il prenait des clichés de familles des individus arrêtés lors des manifestations du 6 avril. Les policiers égyptiens ont confisqué la carte mémoire de son appareil photo.
Enfin, le 11 avril 2008, Nora Younis, blogueuse et collaboratrice du quotidien américain The Washington Post, ainsi que les blogueurs Mona Seif et Malek Mostafa ont été immobilisés pendant quelques heures par la police qui a bloqué la route reliant Mahalla au Caire. Les clefs de leur voiture ont été confisquées. Ils ont été autorisés à repartir sous escorte policière.
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Updated on
20.01.2016