Abdel Kareem Nabil Suleiman ("Kareem Amer") a été condamné, le 22 février, à quatre ans de prison pour avoir "incité à la haine de l'islam" et insulté le président égyptien sur son blog. "La condamnation de Kareem est un message d'intimidation adressé au reste de la blogosphère égyptienne, qui avait prouvé ces dernières années qu'elle constituait un contre-pouvoir efficace", a déclaré Reporters sans frontières.
Abdel Kareem Nabil Suleiman ("Kareem Amer") a été condamné, le 22 février 2007, à quatre ans de prison pour avoir "incité à la haine de l'islam" et insulté le président égyptien sur son blog. "Cette sentence est honteuse. Hosni Moubarak avait promis il y a trois ans presque jour pour jour de supprimer du code pénal les peines de prison pour les délits de presse. La condamnation de Kareem est un message d'intimidation adressé au reste de la blogosphère égyptienne, qui avait prouvé ces dernières années qu'elle constituait un contre-pouvoir efficace aux dérives autoritaires du gouvernement ", a déclaré Reporters sans frontières.
"Suite à cette condamnation, qui confirme que l'Egypte a bien sa place sur notre liste des "ennemis d'Internet", nous demandons aux Nations unies de rejeter la demande faite par ce pays de recevoir en 2009 le Forum sur la gouvernance d'Internet (IGF). Après l'organisation du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) en Tunisie, autre pays répressif envers la liberté d'expression sur le Net, un tel choix achèverait de discréditer le processus onusien de discussion sur l'avenir d'Internet. Cette lourde sentence est enfin un camouflet pour les organisations internationales et les Etats qui soutiennent la politique du président Hosni Moubarak. Il est temps que la communauté internationale s'élève contre les atteintes récurrentes à la liberté de la presse et aux droits des internautes dans ce pays", a ajouté l'organisation.
Kareem Amer, détenu depuis le 6 novembre 2006, a été condamné à trois ans de prison pour avoir "incité à la haine de l'islam" et à un an pour avoir insulté le président égyptien. Le juge n'a pas retenu la charge de "propagation de rumeurs troublant l'ordre public" qui figurait dans le dossier d'accusation. Le blogueur dénonçait régulièrement les dérives religieuses et autoritaires du gouvernement de Hosni Moubarak. Il avait également critiqué les plus hautes institutions religieuses du pays, en particulier l'université sunnite Al-Azhar, dans laquelle il étudiait le droit.
L'Egypte figure sur la
« liste des treize ennemis d'Internet 2006 » de Reporters sans frontières. Ce pays a proposé d'organiser l'une des phases de l'
IGF, un processus de négociation concernant la régulation d'Internet organisé sous l'égide de l'ONU.
Le 23 février 2004, Galal Aref, nouvellement élu président du Syndicat des journalistes égyptiens, annonçait une grande nouvelle : Hosni Moubarak l'avait contacté par téléphone et s'était officiellement engagé à mettre fin à la possibilité de prononcer des peines de prison à l'encontre des professionnels des médias poursuivis dans le cadre de leur profession. Il promettait ainsi une véritable réforme des lois régissant les délits de presse. Trois ans ont passé, mais rien n'a changé : les journalistes risquent toujours la prison malgré un semblant de réforme en 2006. (
plus d'informations sur les engagements pris par le Président)
Reporters sans frontières considère que les personnes qui écrivent sur Internet, comme les journalistes professionnels, bénéficient du droit fondamental à la liberté d'expression et condamne le recours à des peines de prison pour des délits d'expression.
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