Le blogueur Ahmed Abdul Khaleq, après avoir été fallacieusement convoqué pour régularisation administrative, risque l’expulsion
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Reporters sans frontières condamne l’imminente expulsion du net-citoyen Ahmed Abdul Khaleq, un des cinq principaux activistes du pays, surnommés les “UAE 5”. Convoqué le 22 mai 2012 au département de l’immigration d’Ajman, capitale de l’émirat homonyme (nord-est de Dubaï), pour régularisation sa situation administrative, rendue difficile du fait de son apatridie, il a été incarcéré à la prison d’Al-Wathba (est d’Abu Dhabi). Il devrait être prochainement transféré à la prison d’Al-Sadr, réputée pour ses mauvais traitements, d’où il devrait être expulsé vers les Comores.
L’organisation demande sa libération immédiate et la suspension du processus d’expulsion.
“Cette nouvelle arrestation illustre une fois de plus ce dont les autorités émiraties sont capables afin de faire taire les voix dissidentes. Leur cynisme a été prouvé à maintes reprises, notamment par les déclarations du colonel Abdul Rahim bin Shafi, montrant au grand jour un mépris de l’opinion publique et des libertés fondamentales”, a déclaré l’organisation.
Apatrides, Ahmed Abdul Khaleq et les autres membres de sa famille ont été informés, le 21 mai dernier, qu’ils allaient pouvoir bénéficier de passeports comoriens, leur permettant de pouvoir bénéficier de la citoyenneté économique comorienne (sans droits politiques) ; étape qui -officiellement- permet aux apatrides vivant aux Emirats arabes unis d’être par la suite naturalisés (suite à un accord en 2009 entre les Emirats arabes unis et les Comores).
Toutefois, pour pouvoir recevoir ce nouveau document administratif, il est nécessaire que les personnes apatrides remettent aux autorités émiraties leur carte d’apatridie. D’où la convocation d’Ahmed Abdul Khaleq au département de l’immigration, le 22 mai dernier. Sous prétexte de vouloir lui remettre un passeport comorien, les autorités émiraties ont décidé d’arrêter le blogueur pour l’expulser, éloignant ainsi une voix dissidente. Tout en délivrant à ses parents leurs passeports comoriens.
Reporters sans frontières rappelle qu’Ahmed Abdul Khaleq avait déjà été arrêté en avril 2011 avant d’être libéré fin novembre.
Les Emirats arabes unis font partie des pays sous surveillance dans la liste des ennemis d’Internet publiée par Reporters sans frontières en mars 2011. Le régime a récemment accentué ses pressions sur les net-citoyens.
Publié le
Updated on
20.01.2016