Le bilan des victimes des attaques contre les médias s'alourdit : 48 tués depuis le début de l'année

Reporters sans frontières condamne les assassinats ciblés de journalistes irakiens alors que 2006 est d'ores et déjà l'année la plus meurtrière depuis le début du conflit. 48 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués depuis le début de l'année. Reporters sans frontières réitère son appel aux autorités irakiennes afin qu'elles prennent des mesures pour garantir un environnement de travail plus sûr pour les professionnels des médias.

Reporters sans frontières condamne les assassinats ciblés de journalistes irakiens alors que 2006 est d'ores et déjà l'année la plus meurtrière depuis le début du conflit. "48 journalistes et collaborateurs des médias ont été froidement tués depuis le début de l'année. Les journalistes sont par ailleurs plus régulièrement attaqués que les hommes politiques irakiens. Ces derniers travaillant dans la zone verte, qui abrite le Parlement, les services du gouvernement irakien et l'ambassade des Etats-Unis, sont protégés par des services de sécurité privés. Les journalistes irakiens, eux, ne bénéficient d'aucune protection et doivent travailler au sein de la population, ce qui les rend plus vulnérables aux attaques. Nous réitérons notre appel aux autorités irakiennes afin qu'elles garantissent un environnement de travail plus sûr pour les professionnels des médias", a déclaré l'organisation. Onze journalistes de la nouvelle chaîne de télévision Al Chaâbiya sont morts Le bilan des journalistes tués lors de l'attaque ciblée des locaux de la nouvelle chaîne de télévision irakienne Al Chaâbiya s'est alourdi. Abderrahim Nasrallah Al Choumari, directeur de la chaîne, Nawfal Al Choumari, directeur-adjoint, Hussein Ali, Dhakir Hussein Al Chouaili et Ahmad Chaâban, techniciens, Sami Nasrallah Al Choumari, responsable administratif ainsi que cinq gardiens de sécurité ont trouvé la mort dans l'attaque du 12 octobre 2006. Les deux journalistes Michtak Al Maâmouri et Mohammed Kazem Al Finiyin sont toujours hospitalisés dans un état critique. Quatre voitures se sont garées à huit heures du matin devant l'entrée des nouveaux locaux de la chaîne. Des hommes masqués et armés ont tué les gardiens de sécurité avant de s'introduire dans le bâtiment à la recherche de tous les journalistes qui s'y trouvaient. L'un d'entre eux a eu le temps d'appeler l'un de ses collègues pour qu'il alerte la police. Après avoir composé le premier numéro d'urgence, le 130, sans succès, le journaliste a pu parler à un assistant téléphonique répondant à un second numéro d'assistance, le 104. Malgré l'urgence de la situation, ce dernier a demandé à son interlocuteur de déposer une plainte aux services de police, lui signigiant qu'il était impossible de mobiliser des patrouilles chaque fois qu'une attaque avait lieu. Deux journalistes d'Al Iraqiya assassinés, un caricaturiste blessé par balles Raid Qais Al Shammari, journaliste de la chaîne de télévision Al Iraqiya et de la radio Sawt Al Irak, a été tué par balles au volant de sa voiture le 13 octobre 2006 dans le quartier Al Dora à Bagdad. Un autre journaliste de la chaîne, Ali Halil, a été assassiné le 16 octobre dernier par des hommes armés dans le quartier Al Hourriye à Bagdad. Par ailleurs, le 13 octobre dernier, Dhiaa Al Hajjar, caricaturiste du journal Al Sabah, a été attaqué par des hommes armés dans la capitale irakienne. Son état est aujourd'hui stable. La chaîne de télévision Al Iraqiya et le quotidien Al Sabah font parti du Réseau des médias irakiens (IMN, Iraqi media Network), mis en place dès la fin de la guerre en 2003 par les forces de coalition. De nombreux journalistes travaillant pour ces médias ont reçu des lettres de menaces de mort leur intimant de quitter leurs rédactions. Un journaliste libéré Enfin, nous venons d'apprendre la libération de Ali Karim, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Nabd Al Chabab, survenue le 11 octobre 2006 après que sa famille eut versé à ses ravisseurs une rançon de 30 000 dollars. Pendant trois jours, le journaliste a subi des actes de tortures et souffre encore aujourd'hui de brûlures aux mains et dans le dos. Depuis le début du conflit en 2003, 123 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak et 51 journalistes ont été enlevés dont quatre sont actuellement retenus en otages.
Publié le
Updated on 20.01.2016