L'association dirigée par Shirin Ebadi interdite : Reporters sans Frontières condamne la décision des autorités iraniennes
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Reporters sans Frontières condamne fermement la décision des autorités iraniennes d'interdire au Centre des défenseurs des droits de l'homme d'exercer ses activités en Iran. Ce dernier, co-fondé et dirigé par Shirin Ebadi, participe activement depuis plusieurs années à la défense des journalistes et de la liberté d'expression dans le pays.
“Cette décision est contraire à la Constitution iranienne, les organisations non gouvernementales n'ayant aucune obligation juridique d'obtenir un permis. Il s'agit d'une nouvelle tentative de réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme en Iran. Nous appelons les autorités à laisser l'association poursuivre sa mission conformément aux standards internationaux en la matière”, a déclaré l'organisation.
Le Centre a été déclaré “illégal” par le ministère de l'Intérieur, le 5 août 2006. Une demande de permis avait été faite dès la création de l'association, en 2002, mais le ministère de l'Intérieur avait auparavant toujours refusé de délivrer les autorisations nécessaires sans fournir d'explication. Contactée par Reporters sans Frontières, Shirin Ebadi a déclaré : “Nous n'avions pas besoin de demander d'autorisation, mais par respect pour une loi iranienne actuellement en vigueur, par ailleurs contraire à la Constitution, une demande de permis a été faite dans les règles. Quoi qu'il en soit, la République islamique d'Iran ne respecte pas ses propres lois.” Elle a également assuré que le Centre des défenseurs des droits de l'homme ne se laisserait pas faire : “Nous allons contester la décision du ministère et nous épuiserons toutes les voies légales pour obtenir nos droits.”
Cette interdiction fait suite à la condamnation, le 16 juillet 2006, d'Abdolfattah Soltani à 5 ans de prison pour “propagation d'informations confidentielles” et “opposition au régime”. Avocat membre du Centre, Abdolfattah Soltani avait notamment défendu les intérêts de la famille de la photographe irano-canadienne Zahra Kazemi, morte de coups portés à la tête en 2003 alors qu'elle était en détention à Téhéran. Elle est décédée le 10 juillet 2003.
Le Centre des défenseurs des droits de l'homme, fondé par six avocats, dont Shirin Ebadi, défend les droits des minorités, des dissidents et des journalistes en leur fournissant notamment une aide juridique gratuite.
Publié le
Updated on
20.01.2016