L'armée s'en prend à un quotidien de Nepalgunj
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Le 9 octobre, des militaires ont interpellé un employé du journal Kalpristha après avoir perquisitionné sans autorisation cette publication de Nepalgunj (Sud-Ouest). Quelques jours auparavant, un correspondant du quotidien Rajdhani avait été menacé de mort par un officier de police.
Reporters sans frontières proteste contre cette perquisition sauvage d'une publication indépendante et la détention dans une caserne d'un employé du journal par des militaires. L'organisation demande au Premier ministre et ministre de la Défense, Sher Bahadur Deuba, d'établir les faits sur cet incident. Reporters sans frontières a également demandé à Sher Bahadur Deuba de rappeler à l'ordre les policiers, notamment dans le district de Jajarkot, afin que cessent les menaces à l'encontre des correspondants de la presse nationale.
Dans la matinée du 9 octobre 2004, huit militaires en civil ont arrêté Bharat Oli alors qu'il distribuait des exemplaires du quotidien local Kalpristha à Nepalgunj (Sud-Ouest). Ils l'ont obligé à ouvrir les locaux du journal et ont fouillé les lieux. Puis, les militaires ont conduit Bharat Oli dans une caserne et l'ont interrogé sur ses sources et les relations de la rédaction avec les maoïstes.
Dans l'après-midi, les collègues de Bharat Oli ont signalé aux forces de sécurité sa disparition. Le porte-parole de l'armée a d'abord nié avoir des informations sur son sort, avant de reconnaître dans la soirée qu'il avait été arrêté pour un interrogatoire. Il a été relâché après 14 heures de détention. Un autre responsable de l'armée a estimé qu'il s'agissait d'une "opération de sécurité ordinaire".
Selon le directeur du journal, Hemanta Karmacharya, la rédaction "donne la priorité aux informations indépendantes et n'accepte jamais qu'on lui impose des nouvelles, ni de la part des maoïstes, ni de la part de l'armée ou de qui que ce soit. (…) Ils ne doivent pas être satisfaits avec nous." Le quotidien Kalpristha est connu pour avoir contesté à plusieurs reprises des informations données par l'armée sur les affrontements avec les rebelles.
Dans un rapport d'enquête publié en 2002, Reporters sans frontières écrivait : Les journalistes de Nepalgunj ont expliqué être incapables de confirmer la plupart des informations données par les forces de sécurité et les organisations de défense des droits de l'homme. "Notre accès au terrain est très limité. Les menaces des militaires font craindre le pire si nous allons enquêter sur des exactions. On en est arrivé à pratiquer très largement l'autocensure", explique Sharad K. C., stringer de la radio BBC.
Dans le district de Jajarkot (Ouest), le 7 octobre, un groupe de policiers ont frappé et menacé Rajendra Karki, correspondant du quotidien Rajdhani, alors qu'il revenait d'un reportage. Le policier Krishna Bahadur Khatri a menacé de l'éliminer "s'il continuait à parler". Karki s'est rendu au poste de police pour déposer une plainte mais les agents ont refusé de l'enregistrer.
On ignore les raisons précises qui ont provoqué ces menaces, mais, selon les journalistes locaux, les policiers sont particulièrement méfiants vis-à-vis des journalistes et des militants des droits de l'homme.
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Updated on
20.01.2016