L'armée américaine reconnaît avoir ouvert le feu sur les deux journalistes de Reuters

Reporters sans frontières déplore l'attitude de l'armée américaine, qui a attendu près d'une semaine avant de reconnaître sa responsabilité dans l'incident qui a coûté la vie, le 28 août dernier, à Waleed Khaled, preneur de son de l'agence Reuters. L'organisation demande que les responsables soient immédiatement sanctionnés.

Le porte-parole de l'armée américaine, le général Rick Lynch, a admis que l'armée américaine avait tiré, le 28 août 2005, sur Haider Kadhem et Waleed Khaled, respectivement cameraman et preneur de son de l'agence de presse Reuters. Reporters sans frontières demande que les responsables soient immédiatement sanctionnés. « Nous déplorons l'attitude de l'armée américaine, qui a attendu près d'une semaine avant de reconnaître sa responsabilité dans l'incident qui a coûté la vie à Waleed Khaled. Non contents de fournir des explications ridicules, les gradés américains n'ont toujours pas jugé utile de présenter des excuses aux familles des victimes de cette bavure. Nous demandons que les responsables soient condamnés et nous appelons les soldats américains stationnés en Irak à faire preuve de plus de discernement à l'avenir », a déclaré l'organisation. Selon le général Lynch, les soldats américains auraient agi « de manière appropriée ». « Ce que nos soldats sur place ont vu était une voiture venant en face à grande vitesse. (Elle) ressemblait à des voitures que nous avons vues dans le passé utilisées dans les attentats-suicides, (et) avec deux Irakiens à bord », a-t-il déclaré. Le preneur de son Waleed Khaled a payé de sa vie le manque de perspicacité des soldats américains. « Sa carte de presse de l'armée américaine et celle de Reuters, accrochées sur sa chemise, étaient recouvertes de sang. L'une d'elles portait deux impacts de balles », a déclaré l'agence de presse britannique. ---------------------------------------------------------------------- 31.08.2005 Le cameraman Haider Kadhem libéré Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Haider Kadhem, cameraman de l'agence de presse britannique Reuters après quatre jours de détention par l'armée américaine. Le 28 août 2005, une équipe de télévision de l'agence Reuters est venue couvrir un incident ayant conduit à la mort de deux policiers irakiens, dans le quartier de Hay al-Adil, à Bagdad. Au moment où ils arrivaient sur les lieux, Waleed Khaled, preneur de son, a reçu une balle dans le visage et quatre autres dans la poitrine par un sniper américain posté sur le toit d'un immeuble. Le cameraman l'accompagnant Haider Khadem, a quant à lui été légèrement blessé. L'armée américaine l'avait ensuite emmené pour l'interroger et l'a retenu pendant quatre jours. ---------------------------------------------------------------------- 28.08.2005 Reporters sans frontières indignée par la mort d'un preneur de son à Bagdad, tué par des tirs américains Reporters sans frontières exprime son indignation après la mort à Bagdad d'un preneur de son de l'agence Reuters, Waleed Khaled, tué par des tirs de soldats américains lors d'un incident au cours duquel le cameraman qui travaillait avec lui, Haider Kadhem, a été blessé puis arrêté. « L'incident ayant conduit à la mort de Waleed Khaled, abattu de cinq balles destinées à tuer, est extrêmement troublant, a déclaré Reporters sans frontières. A notre indignation s'ajoute le scandale de voir que Haider Kadhem, seul témoin oculaire de la scène et blessé par les tirs qui ont tué son preneur de son, a été arrêté. L'état-major américain doit conduire une enquête exhaustive et prendre des mesures sérieuses pour que ce genre de tragédie ne se reproduise jamais. Nous rappelons qu'avec la mort d'un 66è journaliste en Irak, jamais aucun conflit armé n'avait été aussi meurtrier pour les journalistes. » Le 28 août 2005, une équipe de télévision de l'agence Reuters est venue couvrir un incident ayant conduit à la mort de deux policiers irakiens, dans le quartier de Hay al-Adil, à Bagdad. Au moment où ils arrivaient sur les lieux, Waleed Khaled, preneur de son, a reçu une balle dans le visage et quatre autres dans la poitrine. Le cameraman Haider Kadhem a quant à lui été légèrement blessé. « J'ai entendu des tirs, j'ai regardé vers le haut et j'ai vu un sniper américain sur le toit du centre commercial », a déclaré ce dernier à d'autres journalistes arrivés sur les lieux peu après l'incident. Il a ensuite été arrêté par les forces américaines. Selon Reuters, il n'avait toujours pas été libéré six heures après les faits. D'autres journalistes irakiens arrivés sur place ont également été brièvement arrêtés, puis relâchés. Un communiqué de l'armée américaine a déclaré qu'une unité de la « Task Force Baghdad » avait « répondu à une attaque terroriste » contre un convoi de la police irakienne. « Un civil a été tué et un autre blessé pendant l'attaque », précise le texte. Waleed Khaled est le 66ème journaliste ou collaborateur des médias tué en Irak depuis le début de la guerre en mars 2003. Lors de la guerre du Viêt-nam, entre 1955 et 1975, 63 journalistes avaient trouvé la mort. Par ailleurs, deux journalistes sont toujours portés disparus en Irak : Frédéric Nérac, de ITV News, depuis le 22 mars 2003, et Isam Hadi Muhsin Al-Shumary, cameraman de Suedostmedia depuis le 15 août 2004.
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Updated on 20.01.2016