L'Afrique

Des tensions politiques sur le continent africain La longue crise qu'a traversée l'Ethiopie (150e), à partir des rafles de novembre 2005, a commencé à se résorber au printemps 2007, avec l'acquittement de certains des journalistes emprisonnés. Une étape supplémentaire a été franchie en juillet, avec la libération de la direction du parti d'opposition que le gouvernement accusait d'avoir voulu le renverser, et des derniers de leurs co-accusés journalistes. L'Ethiopie a donc quitté les bas-fonds du classement, même si l'incarcération régulière de professionnels des médias, le climat d'autocensure et la situation opaque des prisonniers politiques - dont deux journalistes érythréens capturés en Somalie - pèsent encore lourd. Une année est encore passée en République démocratique du Congo (133e), où des journalistes ont été tués. L'affaire Serge Maheshe, du nom de ce journaliste de Radio Okapi assassiné en juin 2007, est révélatrice du climat d'impunité et d'injustice, entretenu par un gouvernement qui méprise ouvertement la presse, expliquant pourquoi le pays reste bloqué dans la zone rouge. Quant au Niger (87e), où Moussa Kaka, le correspondant de RFI et de Reporters sans frontières, risque la prison à vie, sa position dans le classement mondial de cette année ne reflète pas l'immense pas en arrière franchi à partir de son arrestation, le 20 septembre. Considéré auparavant comme un pays dans lequel il existait des problèmes sensibles (incarcérations, censures, menaces), le Niger a pris le chemin de ces régimes autoritaires qui occupent la fin du classement.
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Updated on 20.01.2016