L'acharnement judiciaire contre Hafnaoui Ghoul se poursuit

Reporters sans frontière est consternée par la nouvelle condamnation du journaliste algérien Hafnaoui Ghoul, le 2 août 2004, à deux mois de prison ferme. " Cette condamnation illustre encore une fois l'obstination de la justice algérienne à l'encontre de Hafnaoui Ghoul. Le journaliste est la cible de multiples plaintes pour diffamation, déposées par des notables locaux qui cherchent à étouffer leur mauvaise gestion des affaires publiques, quand il ne s'agit pas d'affaires de corruption ", s'est indignée Reporters sans frontières. Hafnaoui Ghoul, correspondant du quotidien El-Youm, à Djelfa (270 km au sud d'Alger), a été condamné par le tribunal de la ville alors qu'il est sous les verrous depuis le 24 mai. Il a été reconnu coupable d'avoir fait parvenir une lettre à sa fille, depuis sa prison, sans respecter les voies règlementaires. Le procès s'est déroulé en l'absence des avocats du journaliste, dans le cadre d'une procédure rapide de flagrant délit. L'un des avocats de Hafnaoui Ghoul, Me Ahmin, joint au téléphone par Reporters sans frontières, a indiqué qu'il comptait faire appel de cette décision. Me Ahmin a décrit la situation de son client comme un véritable " harcèlement judiciaire ". Il s'est déclaré particulièrement " inquiet " de l'enchaînement des affaires, qui font de son client une cible récurrente des attaques du pouvoir contre les journalistes et ne laissent pas présager d'une issue favorable pour Hafnaoui Ghoul. Le journaliste reste à ce jour poursuivi dans une quinzaine d'affaires qui portent sur une trentaine de plaintes déposées contre lui. Le 11 juillet, Hafnaoui Ghoul avait déjà vu sa condamnation à deux mois de prison ferme, dans une autre affaire, portée à trois mois au terme d'une procédure en appel.
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Updated on 20.01.2016