La vague de répression à l'encontre des médias indépendants se poursuit

Alors que les journalistes indépendants sont les cibles d'attaques régulières de la part des autorités, deux titres viennent d'être victimes de la répression. Un développement scandaleux qui réduit à néant les progrès relatifs observés en 2009. Les deux journaux indépendants ont vu un grand nombre de leurs exemplaires saisis par les autorités le 25 mars dans la ville de Vityebsk (Est du pays). Selon des militants qui participent à l'impression des journaux, la police a confisqué 24 000 exemplaires de la revue mensuelle Nash Dom et 10 000 exemplaires de l'hebdomadaire Vitebsky Kurier. Le directeur des deux titres, Viktar Ramnyou, a été inculpé pour les avoir publiés sans avoir mentionné l'imprimerie. Il a été condamné à une amende de 1 225 000 roubles (environ 309 euros) par le tribunal qui a également ordonné la saisie des exemplaires destinés à la diffusion. Le 17 mars, 50 000 exemplaires de Nash Dom avaient déjà été confisqués par les policiers. Près de la moitié des numéros destinés à l'ensemble du pays avaient été saisis. Ce mensuel a fait une demande d'autorisation de publication auprès des autorités, mais le ministère de l'Information a refusé d'accéder à sa demande le 22 janvier dernier. Le journal n'a donc pas d'existence légale. L'hebdomadaire Vitebsky Kurier bénéficie, quant à lui, d'une autorisation russe de paraître, qui s'étend au territoire bélarusse grâce à un accord créant un "espace d'information" commun (Accord bilatéral de coopération dans le domaine de la presse, 19.02.1998). Malgré cela, le tribunal régional de Vityebsk considère la distribution du titre illégale. Ce journal a fait appel de la décision. En attendant, il est distribué gratuitement et illégalement par des bénévoles, en échange de dons nécessaires à sa survie. Ce titre connaît un grand succès dans la ville depuis la sortie de son premier numéro en septembre 2009. Selon un témoin interrogé par Reporters sans frontières, "les autorités cherchent à empêcher l'existence d'un journal qui donne la parole à tous ceux qui ont quelque chose à dire."
Publié le
Updated on 20.01.2016