La revue de la minorité polonaise sous la pression des autorités : son maquettiste emprisonné pour retarder la publication d'un article controversé

Aleksei Salei, responsable de la maquette du mensuel Magazyn Polski na uchodzistwie (Revue polonaise en exil) a été détenu pendant sept jours pour “hooliganisme” et “protestation lors de l'arrestation”. Relâché le 19 décembre au soir, il a éclaré que son arrestation était liée à la publication d'un article sur le conflit entre l'Eglise catholique et le gouvernement bélarusse, provoqué par l'expulsion de plusieurs prêtres et religieuses du pays. “Aleksei Salei a été condamné sans pouvoir se défendre. Les seuls témoins entendus par le juge étaient les policiers qui l'avaient interpellé. Les autorités bélarusses ont ainsi voulu perturber la parution du prochain numéro. Reporters sans frontières s'insurge contre la recrudescence de ces pratiques qui visent à censurer le contenu des publications critiques du pouvoir”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. Aleksei Salei a été arrêté le 12 décembre à Grodno, près de la frontière polonaise, à la sortie de son bureau. Sa famille a reçu des nouvelles seulement après avoir menacé de déclarer sa disparition à la police. A la suite de l'expulsion de membres du clergé polonais, la communauté catholique a demandé l'autorisation d'organiser une manifestation en leur soutien. Selon Aleksei Salei, il a été probablement arrêté pour l'empêcher de couvrir la préparation de cette manifestation, qui a finalement été interdite par les autorités. Magazyn Polski na uchodzistwie est un mensuel de langue polonaise publié par l'Union des Polonais au Bélarus. Son contenu est préparé par les journalistes de Grodno, et la revue est ensuite imprimée à Varsovie. Le rédacteur en chef, Andreï Pochobut, a déjà été arrêté plusieurs fois. Des exemplaires de la revue ont également été saisis. Aleksei Salei avait été emprisonné après l'élection présidentielle de mars 2006, sur la base de fausses accusations. Selon lui, Magazyn Polski na uchodzistwie est constamment sous la pression des autorités, hostiles à la minorité polonaise au Bélarus. Il compte cependant continuer son travail.