La radio FM Liberté obtient gain de cause dans son procès contre l'Etat

Le 2 juin 2004, la chambre administrative de la Cour suprême de justice de N'djadema a condamné l'Etat tchadien à payer six millions de francs CFA (9 327 euros) d'indemnisation suite au préjudice subi par la radio FM-Liberté lors de sa fermeture sur décision du ministre ad interim de la Sécurité, Routouang Yoma Golom pour "fonctionnement illégal" et "comportement déviant". "Nous nous félicitons de ce jugement qui donne raison à ce média, victime d'un acte de censure pour avoir critiqué le président Idriss Deby", a déclaré Reporters sans frontières. "Pour autant, tous les problèmes ne sont pas résolus car FM Liberté est toujours victime de la politique de harcèlement du gouvernement, qui ne supporte pas sa liberté de ton." Le 26 mai, la radio associative a encore été menacée de fermeture par Moussa Dago, président du Haut Conseil de la communication (HCC). Il reprochait cette fois-ci aux journalistes d'avoir diffusé sur les ondes, du 19 au 25 mai, un communiqué du collectif des Associations des droits de l'homme (ADH), de l'Union syndicale du Tchad (UST) et de la Cellule des liaisons des associations féminines (CELIAF), appelant à une grève nationale pour protester contre un projet de révision de la Constitution, qui permettrait à Idriss Deby de devenir président à vie. ---------------------------------- 17.12.2003 FM-Liberté autorisée à reprendre ses émissions La radio FM-Liberté a été autorisée à reprendre ses émissions le 17 décembre. Le ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration, Abdramane Moussa a signé un arrêté confirmant que la station pouvait reprendre son activité. FM-Liberté avait été fermée le 21 octobre pour "fonctionnement illégal et comportement déviant" suite à la diffusion d'un éditorial critique envers le président Idriss Deby. Un journaliste avait notamment accusé le chef de l'Etat d'être peu démocrate, et d'avoir apporté "des prédateurs, des fossoyeurs de l'économie et des tueurs à gage qui ont le droit de vie et de mort sur les autres citoyens". ----------------------------------- 22.10.2003 La radio FM-Liberté fermée par les autorités pour son comportement "déviant" Reporters sans frontières proteste contre la fermeture, le 21 octobre 2003, et pour une durée indéterminée, de la radio associative FM-Liberté par le ministère tchadien de la Sécurité publique pour "fonctionnement illégal et comportement déviant". Cette décision fait suite à la diffusion d'une chronique très critique envers le président Idriss Deby. "L'évolution de la liberté d'expression au Tchad était plutôt positive depuis quelques années. Malheureusement, nous sommes forcés de constater que certains sujets restent tabous, surtout lorsqu'il s'agit du Président et de son entourage. Déjà, au printemps 2003, deux journalistes avaient passé deux mois en prison après s'en être pris à la belle-mère du chef de l'Etat", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Ce n'est pas la première fois que les autorités du pays s'en prennent à FM-Liberté, connue pour être proche des organisations de défense des droits de l'homme", a-t-il ajouté. FM-Liberté avait récemment comparé le président Deby à Hissène Habré, l'ancien dictateur tchadien (1982-1990), et l'accusait d'avoir "apporté des prédateurs, des fossoyeurs de l'économie et des tueurs à gage qui ont le droit de vie et de mort sur les autres citoyens". Le 17 octobre, le rédacteur en chef de la radio, Dobian Assingar, avait été rappelé à l'ordre par le Haut Conseil de la Communication sur ordre du ministre de la Communication, Moctar Wawa Dahab. Le 21 octobre, un arrêté du ministère de la Sécurité publique stipulait : "La radio FM-Liberté est fermée à compter de ce jour, jusqu'à nouvel ordre, pour fonctionnement illégal et comportement déviant". La radio a déjà subi des pressions gouvernementales dans le passé à cause du contenu de ses émissions. En 2001, lors de l'élection présidentielle, elle avait été mise en demeure de cesser la diffusion de débats politiques. L'année suivante, elle avait été suspendue trois semaines pour trouble à l'ordre public après avoir couvert une manifestation d'étudiants au Cameroun.
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Updated on 20.01.2016