La rédaction de Nezavissimaïa Gazeta expulsée de ses locaux
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La direction du quotidien Nezavissimaïa Gazeta a reçu, le 16 mai 2008, l'ordre de vider, dans un délai d'un mois, les locaux qu'elle loue à la mairie de Moscou. Même si la mairie explique que le bâtiment doit subir des travaux, Nezavissimaïa Gazeta est convaincue que cette décision est liée à la publication récente d'articles critiques, notamment à propos du discours du maire de Moscou, Youri Loujkov, sur la nécessité de réviser le traité d'amitié et de coopération entre la Russie et l'Ukraine.
“L'avis d'expulsion reçu par Nezavissimaïa Gazeta quelques jours après la publication d'articles critiques envers le maire de Moscou est inquiétant pour la liberté de la presse en Russie. Si, comme l'affirme la mairie, cette expulsion est liée à la nécessité de rénover l'immeuble, alors elle doit tout faire pour permettre au quotidien de trouver de nouveaux locaux et poursuivre son activité”, a déclaré Reporters sans frontières.
Konstantin Remtchoukov, rédacteur en chef et directeur général de Nezavissimaïa Gazeta, a reçu, le 16 mai, une lettre du service des biens immobiliers de la ville de Moscou, informant la rédaction qu'elle avait un mois pour quitter les locaux qu'elle loue rue Miasnitskaïa depuis 1990. Le courrier indique que le contrat de location arrive à son terme. Le directeur du service des biens immobiliers a par ailleurs expliqué que le bâtiment devait subir d'importants travaux. Les autres locataires de l'immeuble n'ont pourtant pas reçu de courriers similaires.
“La lettre est datée du 16 mai, soit le lendemain de la publication d'un article sur le discours de Loujkov à Sébastopol. C'est purement politique, nours avons eu une position critique, et pas uniquement sur ce discours. Il semblerait que ce soit l'article de trop, bien que nous n'ayons jamais critiqué Loujkov personnellement”, a déclaré Konstantin Remtchoukov. “C'est une mesure de pression politique très efficace. En un mois nous ne trouverons nulle part où aller, le journal cessera donc de paraître”, a-t-il ajouté.
De son côté, la mairie de Moscou rejette ces accusations. Sergueï Tsoï, l'attaché de presse du maire, a déclaré que les pouvoirs locaux étaient “préoccupés par les difficultés rencontrées par Nezavissimaïa Gazeta, et qu'ils feraient tout pour que le journal ne se retrouve pas à la rue”. “La mairie n'a jamais poursuivi les médias, même en 1999 quand ils critiquaient avec acharnement le maire”, a affirmé Sergueï Tsoï. Il a également exigé les excuses de Konstantin Remtchoukov pour ses “paroles précipitées”. Dans le cas contraire, “la mairie se réserve le droit de s'adresser au tribunal”.
Publié le
Updated on
20.01.2016