La principale radio de l'île d'Anjouan peut reprendre la diffusion de son journal du soir
Organisation :
La suspension du journal de 21 heures de Radio Dziyalandze Mutsamudu (RDM), décidée le 12 janvier 2005 par le ministère de l'Intérieur, a été levée le 29 janvier, a annoncé le coordinateur de la station, Saïd Ali Bacar. Depuis cette date, les auditeurs d'Anjouan peuvent de nouveau entendre le bulletin d'information de la radio, « qui traite surtout de l'actualité internationale », selon M. Bacar.
-------------------------
28.01.05 - Les autorités d'Anjouan suspendent le journal d'information de la principale radio de l'île
Le 13 janvier 2005, le ministère de l'Intérieur et de l'Information d'Anjouan a ordonné à Radio Dzialandzé Mutsamudu (RDM), principale station privée de l'île autonome, de suspendre son journal d'information « jusqu'à nouvel ordre ».
« Cette décision est choquante, d'autant plus que ce journal traitait principalement de l'actualité internationale, a déclaré Reporters sans frontières. Suspendre ce programme, c'est couper l'île du monde et affaiblir le pluralisme de l'information, indispensable dans une démocratie. Nous exhortons le ministre de l'Intérieur et de l'Information, Djanffar Salim, à permettre à la station de reprendre au plus vite ce programme très écouté. »
La récente grève dans le secteur de la santé avait déclenché un débat dans les médias de l'île. Le ministre de la Santé, Fadhula Said Ali, s'était d'abord exprimé à ce sujet sur la chaîne publique Radio Télévision Anjouan (RTA). Les médecins en grève, désireux de s'expliquer sur les motifs de leur mécontentement, s'étaient heurtés à un refus de la RTA. Ils s'étaient donc exprimés sur l'antenne de la RDM. Début janvier, le ministre de l'Intérieur et de l'Information, Djanffar Salim, avait convoqué la direction de la RTA et le coordinateur des programmes de la RDM, Saïd Ali Bacar, venu accompagné d'un journaliste, pour obtenir des explications.
Dans un arrêté daté du 13 janvier, le ministre a interdit la diffusion du journal de la RDM « jusqu'à nouvel ordre », lui reprochant de produire « des programmes non conformes à ses statuts et son règlement intérieur ».
Si à sa création, en 1992, la RDM s'était positionnée comme une radio associative et communautaire à dominante culturelle, aucune loi ne lui interdit la diffusion de programmes d'information. Le journal de 21 heures, présenté par Tex Mohamed, ne traitait que de l'actualité internationale, particulièrement du Moyen-Orient.
Basée à Mutsamudu, capitale de l'île d'Anjouan et deuxième plus grande ville de l'Union des Comores, la RDM est partenaire de Radio France Internationale (RFI). Les rares médias de l'île, qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1997, essaient de survivre malgré un contrôle strict des autorités locales et des financements faibles.
Publié le
Updated on
20.01.2016