La presse indépendante se heurte à des difficultés quotidiennes dans la couverture du procès des opposants
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Reporters sans frontières a exhorté le président de la République, Teodoro Obiang Nguema, à faire en sorte que la presse indépendante puisse couvrir librement et en toute sécurité le procès des 144 opposants accusés de complot. "Depuis l'ouverture du procès, les journalistes indépendants se heurtent à des pressions insidieuses quotidiennes", a dénoncé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Tout porte à croire que les autorités cherchent délibérément à empêcher la presse indépendante de diffuser des informations sur ce procès politique."
Le 23 mai 2002, s'est ouvert à Malabo le procès de 144 prévenus accusés "d'attentat contre le chef de l'Etat, conspiration et incitation à la rébellion", parmi lesquels figurent des dirigeants de partis d'opposition.
D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, des agents de la garde présidentielle et des forces de l'ordre menacent verbalement quasi quotidiennement des journalistes de la presse indépendante. Il est par ailleurs très difficile pour ces derniers de trouver des places à l'intérieur de la salle d'audience, car elles sont réservées en priorité aux journalistes de la presse officielle.
Le 2 juin 2002, Rodrigo Angue Nguema, correspondant de l'AFP (Agence France-Presse), de la BBC (British Broadcasting Corporation) et de la PANA (PanAfrican News Agency), n'a pas pu assister à la neuvième audience du procès. Des policiers et des agents de la sécurité présidentielle lui ont interdit l'accès à la salle du tribunal parce que le journaliste avait emprunté un trottoir "interdit" par la police. Le journaliste avait pourtant montré sa carte de presse aux policiers.
La veille, Rodrigo Angue Nguema et Pedro Nolasco Ndong, président de l'Association de la presse de Guinée équatoriale (APSOGE), avaient été menacés par des membres de la sécurité présidentielle de se voir interdire l'accès au tribunal s'ils continuaient à "avoir des contacts" avec les accusés. Selon Rodrigo Angue Nguema, on lui reproche de s'intéresser de trop près aux violences subies par les prévenus.
Le 29 mai, un photographe du journal indépendant La Opinion, avait eu son matériel confisqué par les forces de l'ordre.
Le 23 mai, Reporters sans frontières avait déjà fait part au chef de l'Etat de ses inquiétudes vis-à-vis de la dégradation constante de la situation de la liberté de la presse en Guinée équatoriale. Le 22 mai 2002, le vice-ministre de l'Information avait annoncé son intention d'obliger les correspondants de la presse étrangère à se munir d'une accréditation officielle délivrée par le ministère. Cette accréditation temporaire serait obligatoire et renouvelable "selon les cas".
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20.01.2016