La piste du narcotrafic privilégiée après l’assassinat d’un journaliste d’Oaxaca
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Reporters sans frontières demande que toute la lumière soit faite sur l’assassinat du journaliste Alberto López Bello, dont le corps a été retrouvé à Trinidad de Viguera, au nord-ouest de la ville d’Oaxaca, capitale de l’Etat du même nom (Sud), le 17 juillet 2013, aux côtés de celui d’un policier. Les deux cadavres portaient des traces de coups et d’impacts de balle. Aucun message n’a été laissé par les assassins. Les deux hommes avaient été vus pour la dernière fois un peu plus tôt dans la journée, dans un bar du centre-ville d’Oaxaca.
Alberto López Bello travaillait depuis six ans pour la rubrique policière de El Imparcial – l’un des principaux quotidiens de l’Etat – et collaborait également avec une radio locale. Âgé de 28 ans, il avait récemment publié plusieurs articles sur la vente de drogue à Oaxaca. Le 18 mai dernier, il avait été arrêté et gardé en détention durant plusieurs heures avec l’un de ses collègues, Jacobo López, après avoir photographié une pancarte d’un groupe criminel. Son travail lui avait déjà valu des menaces dans le passé.
Le policier retrouvé assassiné à ses côtés est Arturo Alejandro Franco Rojas. Âgé de 26 ans, il travaillait pour le Groupe de renseignement de la police municipale d’Oaxaca.
"Nous appelons les autorités chargées de l’enquête à déterminer rapidement le mobile et les auteurs de ce crime", a déclaré Reporters sans frontières. "L’assassinat d’Alberto López Bello, à qui nous rendons hommage, rappelle une fois de plus les dangers auxquels sont exposés les journalistes et les médias travaillant sur des sujets sensibles, tels que le narcotrafic. Nous saluons à ce titre le courage de la direction de El Imparcial, qui a réaffirmé sa volonté de continuer son travail d’information, en dépit des intimidations et des tragédies auxquelles elle est régulièrement confrontée", a souligné l’organisation.
Le 8 octobre 2007, trois vendeurs ambulants du quotidien avaient été assassinés par balle par des hommes armés. La direction du journal avait alors attribué cette attaque aux narcotrafiquants, en représailles à des articles publiés précédemment.
Le Mexique partage avec le Brésil le rang de pays le plus meurtrier du continent pour la profession depuis le début de l’année. Le premier compte deux journalistes assassinés en lien avéré avec la profession en 2013 et deux autres disparus. Le second compte quatre tués.
Le Mexique compte 88 journalistes tués et 17 autres disparus depuis une décennie, et 26 se trouvent actuellement hors de leur région ou en exil.
Publié le
Updated on
20.01.2016