La peine de Hafnaoui Ghoul confirmée en appel

La cour d'appel de Djelfa (sud d'Alger) a confirmé, le 29 août 2004, la condamnation du journaliste Hafnaoui Ghoul à deux mois de prison ferme et 2000 dinars d'amende (23 euros). Le correspondant du quotidien El Youm avait été condamné en première instance, le 2 août, pour avoir fait parvenir une lettre à sa fille en dehors des voies prévues par le règlement de la prison où il est incarcéré depuis le 24 mai dernier. Hafnaoui Ghoul avait entamé une grève de la faim le 9 août dernier pour protester contre l'acharnement judiciaire dont il est victime. Il avait finalement décidé d'y mettre un terme, mais son procès en appel avait dû être ajourné devant sa faible condition physique. Le journaliste est finalement apparu en meilleure santé, le 29 août, et vraisemblablement résigné devant ce nouveau verdict. Evoquant le sort de son client, Me Ahmin a déclaré au journal Al Watan que « Hafnaoui est convaincu, et nous aussi, qu'il est ciblé. Il fallait le mettre en prison et ses écrits ont été l'occasion à ne pas rater. » Visé par de multiples plaintes de la part des autorités locales, le journaliste devra faire face à deux nouveaux procès, les 20 et 26 septembre prochains, dans le cadre de plusieurs affaires de diffamation. --------------------------------------------------------------------- 25.08.2004 Hafnaoui Ghoul arrête sa grève de la faim, Ahmed Benaoum très affaibli par sa détention Hafnaoui Ghoul, correspondant du quotidien El-Youm à Djelfa (sud d'Alger), incarcéré depuis le 24 mai 2004, a mis un terme à sa grève de la faim, entamée le 9 août. Il entendait protester contre le harcèlement dont il est victime de la part des autorités judiciaires. Très affaibli physiquement aussi bien que moralement, il a agi sur les conseils du médecin pénitentiaire qui suivait quotidiennement l'évolution de sa santé. Hafnaoui Ghoul devait par ailleurs comparaître le 22 août, dans le cadre de l'appel de sa condamnation du 2 août à deux mois de prison. Il avait été condamné pour avoir fait parvenir une lettre à sa fille en dehors des voies prévues par le règlement de la prison. Trop faible pour comparaître, il a obtenu le report de son procès au 29 août. Par ailleurs, les proches d'Ahmed Benaoum, directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, arrêté le 28 juin, ont une nouvelle fois fait état de la dégradation de son état de santé. Dans un communiqué diffusé le 24 août, le collectif des journaux du groupe Er-raï El Aam a dénoncé les conditions de détention de son directeur et demandé au président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir « à titre humanitaire ». Condamné le 3 juillet à deux mois de prison pour diffamation, il est depuis détenu à Oran (ouest d'Alger). --------------------------------------------------------------------- 18.08.2004 Aggravation de l'état de santé de Hafnaoui Ghoul dans la deuxième semaine de sa grève de la faim Le journaliste emprisonné Hafnaoui Ghoul a entamé une grève de la faim, le 9 août 2004, pour protester contre le harcèlement judiciaire dont il est victime. Il se trouve aujourd'hui considérablement affaibli. Reporters sans frontières, qui a dénoncé à maintes reprises l'acharnement des autorités judiciaires algériennes contre Hafnaoui Ghoul, condamne l'extrémité à laquelle elles l'ont conduit pour protester contre l'injustice dont il est victime. « Nous avions écrit au ministre de la Justice, le 10 août, pour lui demander d'user de son pouvoir afin de mettre un terme à l'instrumentalisation de la justice par des intérêts locaux. Nous réitérons aujourd'hui notre demande. Alors que la santé du journaliste est en danger, il est nécessaire que les autorités algériennes agissent au plus vite pour trouver une solution à cette situation dramatique », a déclaré l'organisation. Elle s'est également dite « préoccupée » par la nouvelle de l'hospitalisation de Ahmed Benaoum, directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, également emprisonné. Hafnaoui Ghoul a reçu le 16 août la visite de sa famille qui a diffusé un communiqué dans lequel elle lance un cri d'alarme en direction de l'opinion publique et des autorités : « Notre fils entame sa deuxième semaine de grève de la faim dans un état de santé (moral et physique) en nette détérioration. » Me Ahmin, l'avocat du journaliste qui lui rendait également visite, a jugé son client « très affecté par sa grève de la faim.» La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, dont le journaliste est membre, a pour sa part appelé à son transfert d'urgence à l'hôpital devant l'insuffisance des soins dispensés en prison. Hafnaoui Ghoul ne s'alimente plus que d'eau sucrée et éprouve aujourd'hui des difficultés à marcher mais il reste déterminé à poursuivre son action. Correspondant du quotidien El-Youm à Djelfa, le journaliste a été incarcéré le 24 mai 2004 après avoir dénoncé certaines pratiques des autorités locales. Il a depuis été condamné deux fois pour « diffamation » à des peines de prison ferme qui ont été alourdies en appel. Le 2 août dernier, il a de nouveau été condamné à deux mois de prison pour avoir fait parvenir une lettre à sa fille en dehors de la procédure prévue par le règlement de la prison. Hafnaoui Ghoul a fait appel de cette condamnation dans un procès qui doit se tenir le 22 août prochain. Ahmed Benaoum a par ailleurs été transféré, le 15 août, vers une clinique. Ses proches ont fait état de la dégradation de son état de santé. Arrêté le 28 juin, le directeur du groupe Er-raï El Am avait été condamné le 3 juillet à deux mois de prison ferme pour « diffamation ».
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Updated on 20.01.2016