La maire de Paris remet la “médaille de la ville” à quatre héros de l’information

Lors d’une soirée organisée par Reporters sans frontières (RSF) à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse la Mairie de Paris a remis quatre médailles de la ville à des journalistes soutenus par l’organisation. Un engagement fort en faveur de la liberté de l’information.

Lors de la soirée Les Combats du Journalisme, organisée lundi 2 mai par Reporters sans frontières (RSF) au Théâtre du Rond Point à Paris, en hommage aux héros de l’information, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a distingué quatre journalistes et leur a remis la médaille de la Ville de Paris. Une distinction qui marque l’engagement de la capitale pour la protection de la liberté de la presse et de ceux qui la font vivre. "RSF se réjouit de cet engagement officiel de Paris en faveur des héros de l'information, a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation. Ces médailles vont bien au delà du symbole. Elles sont un véritable soutien pour des hommes et des femmes qui parfois risquent leur vie ou leur liberté pour informer leurs concitoyens et qui sont des exemples pour leurs confrères partout dans le monde."

Ont été décorés :

  • Can Dündar, directeur de la publication du quotidien turc laïc et progressiste Cumhuriyet. Documentariste et auteur de livres à succès, il est accusé, avec Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, d'« espionnage » et de « divulgation de secrets d’État » pour avoir publié un article sur des livraisons d'armes par les services secrets turcs à des islamistes en Syrie. Libéré fin février grâce à une large mobilisation internationale après plus de trois mois de détention, son procès est en cours.
  • Antoine Kaburahe, directeur de l’hebdomadaire privé Iwacu, dernier média indépendant à paraître au Burundi après la fermeture forcée des radios du pays sur ordre du président Pierre Nkurunziza. Inquiet pour sa sécurité depuis la tentative de putsch de mai 2015 lors de laquelle les autorités refusaient de distinguer les putchistes des journalistes qui continuaient d’informer la population sur la situation politique du pays, Antoine Kaburahe a quitté le Burundi pour la Belgique, où il vit actuellement.
  • Narges Mohammadi, journaliste iranienne, proche collaboratrice de Shirin Ebadi (Prix Nobel de la paix 2003) et porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’Homme. Elle a été condamnée à une peine de six ans de prison ferme, la plus grande prison du monde pour les femmes journalistes. Privée des soins médicaux dont elle a besoin, sa santé est en danger. Hospitalisée à Téhéran à la fin du mois d’octobre 2015, menottée à son lit, puis réincarcérée dix jours plus tard contre l’avis des médecins.
  • Lotfullah Najafizadeh, directeur de Tolo News, chaîne de télévision afghane lauréate du Prix RSF 2005 et victime d’un attentat-suicide en janvier 2016, commis par les Taliban qui avaient qualifié la chaîne de “cible militaire” quelques mois plus tôt, en octobre 2015. Avec son siège à Kaboul, et forte d’une équipe de 100 personnes, Tolonews est l'une des rares sources d'information fiables en Afghanistan.



L’Afghanistan, la Turquie, le Burundi et l’Iran figurent respectivement aux 120e, 151e, 156e et 169e places du Classement mondial de la liberté de la presse 2016 établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 19.08.2016