La loi sur les médias approuvée par la Chambre haute, seule manque désormais la signature du président

Le 28 juin 2008, le Conseil de la République du Bélarus (Chambre haute de l'Assemblée nationale) a approuvé par 48 voix contre une la nouvelle version de la loi sur les médias, déjà adoptée en première et seconde lectures par la Chambre basse. Il ne manque plus que la signature du président Alexandre Loukachenko pour que cette loi extrêmement restrictive entre en vigueur. “Nous répétons notre vive inquiétude devant la dégradation de la situation de la liberté de la presse au Bélarus. Nous demandons au président Alexandre Loukachenko de rejeter cette nouvelle loi qui accentuerait la pression déjà très forte sur les médias au Bélarus”, a déclaré Reporters sans frontières. La nouvelle version de la loi oblige tous les médias à se soumettre à une nouvelle procédure d'enregistrement. Elle prévoit un contrôle plus strict de l'Etat sur les publications en ligne et simplifie la fermeture d'un média par les autorités. Dans un communiqué daté du 19 juin, Reporters sans frontières avait détaillé les raisons de ses inquiétudes. L'adoption en première et seconde lectures de la loi a déclenché de nombreuses protestations au Bélarus mais aussi au niveau international. L'Association des journalistes du Bélarus (BAJ) a proposé des modifications à ce projet de loi. Cinq de ses trente propositions ont été prises en compte, mais “les éléments les plus contestés sont restés en l'état”, selon la BAJ. Une fois signée par le Président, la loi prendra effet six mois après sa publication au journal officiel. Pour le moment, Alexandre Loukachenko ne l'a pas promulguée. Le 1er juillet, la Commission européenne a condamné l'adoption par le Parlement du Bélarus d'une loi qui “restreint encore plus la liberté des médias dans le pays.” Benita Ferrero-Waldner, commissaire aux Relations extérieures a déclaré : “Je déplore l'adoption par le Parlement bélarusse d'une nouvelle loi sur les médias qui va restreindre encore plus la liberté de la presse au Bélarus. La liberté de la presse est un élément essentiel de la démocratie et j'appelle les autorités bélarusses à remédier à cette situation avant les élections législatives du 28 septembre.” Le 24 juin, Reporters sans frontières s'est associée à Article 19 qui a adressé une lettre au président bélarusse et au Conseil des ministres, leur exprimant sa plus vive inquiétude devant cette nouvelle loi. Lire les précédents communiqués
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Updated on 20.01.2016