Reporters sans frontières se félicite de la décision de la cour d'appel d'Agadir d'accorder la liberté provisoire au blogueur Mohamed Erraji. "Il n'est pas coupable d'insulte envers le Roi. Nous demandons à la justice de ne pas prononcer de peine de prison à l'encontre de Mohamed Erraji", a déclaré l'organisation.
الإفراج المؤقت عن المدوّن محمد الراجي
Reporters sans frontières se félicite de la décision de la cour d'appel d'Agadir d'accorder la liberté provisoire au blogueur
Mohamed Erraji, détenu depuis le 8 septembre à la prison d'Inzegane près d'Agadir, pour avoir publié un article critiquant le roi.
“Cette liberté provisoire est un soulagement. La justice marocaine va devoir maintenant mener à bien un procès que nous souhaitons équitable. Mohamed Erraji n'est pas coupable d'insulte envers le Roi. Nous demandons à la justice de ne pas prononcer de peine de prison à son encontre“, a déclaré l'organisation.
L'avocat de Mohamed Erraji avait déposé une demande de liberté provisoire le 9 septembre. Joint par Reporters sans frontières, il a affirmé : “C'est une affaire qui a été mal jugée. La police, le parquet général et les autorités ont incarcéré Mohamed Erraji pour se débarasser du dossier. Cette libération provisoire résulte de fortes pressions car la décision vient de très haut”.
Le 8 septembre, Mohamed Erraji avait été condamné à deux ans de prison et 5 000 dirhams d'amende (430 auros) à la suite d'un procès expéditif.
Il avait été reconnu coupable de “manquement au respect dû au roi“ en vertu de l'article 41 du code marocain de la presse. Son procès en appel débutera le 16 septembre.
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09.09 - "Nous allons faire appel" : Reporters sans frontières soutient la famille du blogueur Mohamed Erraji
Reporters sans frontières dénonce la condamnation du blogueur
Mohamed Erraji à deux ans de prison et 5 000 dirhams d'amende (430 euros), le 8 septembre 2008, pour avoir publié un article critiquant le roi. Il est détenu à la prison d'Inzegane près d'Agadir. Sa famille a décidé de faire appel.
“Cette décision est injuste. Mohamed Erraji a été victime d'un procès expéditif dans lequel il n'a même pas pu se défendre faute de temps pour trouver un avocat. Il est le premier blogueur marocain poursuivi et condamné en raison d'articles publiés sur Internet. Nous condamnons cette décision, digne des Etats les plus totalitaires, et demandons la libération de Mohamed Erraji“, a déclaré l'organisation.
Mohamed Erraji, 32 ans, avait été interpellé le 4 septembre suite à la publication sur le site hespress.com d'un article intitulé “
Le roi encourage le peuple à l'assistanat“ critiquant la politique sociale de Mohammed VI (http://hespress.com/article-erraji.html). Il a été arrêté et condamné le 8 septembre pour “manquement au respect dû au roi“ en vertu de l'article 41 du code marocain de la presse.
Sur son blog intitulé “
Le monde de Mohamed Erraji“ (http://almassae.maktoobblog.com/) qu'il a ouvert en mars 2007, Mohamed Erraji traite de sujets politiques et sociaux. Par ailleurs, il collabore régulièrement avec le site hespress.com dont il est le correspondant à Agadir.
Mohamed Erraji n'est membre d'aucune organisation politique et n'a jamais pris part à des manifestations. Il a toujours publié ses articles sous son vrai nom, sans utiliser de pseudonyme.
“Alors que la blogosphère marocaine est reconnue pour son dynamisme, cette décision est un grand pas en arrière pour le royaume. Après l'internaute Fouad Mourtada, condamné pour avoir créé un faux profil sur Facebook, c'est aujourd'hui Mohamed Erraji qui sert d'exemple aux autorités pour dissuader les blogueurs de critiquer le roi sur la Toile. C'est scandaleux“, a conclu Reporters sans frontières.
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