La libération du journaliste Mohamed Al-Azza reste en suspens

Le tribunal militaire doit statuer demain, le 25 juillet 2013, sur le sort du photographe Mohamed Al-Azza, libéré le 11 juillet 2013 en échange d’une caution de 1500 shekels (317 euros). Reporters sans frontières, qui avait salué la libération conditionnelle de Mohamed Al-Azza, appelle les autorités israéliennes à abandonner toutes les charges contre le photographe. La libération de Mohamed Al-Azza était intervenue dix jours après son arrestation violente et sa détention arbitraire dans des conditions déplorables. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste raconte aujourd’hui son calvaire : “ Aux alentours d’une heure du matin, des soldats israéliens se sont introduits de force à mon domicile et ont frappé les membres de ma famille qui se sont opposés à leur intrusion. Souffrant encore de ma blessure à l’oeil, je leur ai demandé d’éviter mon visage, mais ils ont continué à me rouer de coups hors de la maison. Ils m’ont ensuite conduit à un camp militaire proche de Aida où ils m’ont interrogé pendant plusieurs heures. Puis ils m’ont transféré au centre de détention de Assioun (dans la région de Bethléem). J’y suis resté deux jours. Souffrant de graves blessures sur plusieurs parties de mon corps, j’ai du être hospitalisé pendant trois jours puis j’ai passé le reste de ma détention à la prison de Oufar.” Au cours de son procès qui s’est déroulé devant un tribunal militaire, les forces de défense israélienne lui ont reproché d’avoir participé à des activités “violentes et illégales” dans le cadre de sa fonction de journaliste, en couvrant les manifestations de solidarité avec les familles des prisonniers en grêve de la faim, ainsi que l’offensive de novembre 2012 à Gaza . Se trouvant à chaque fois sur place dès le début des protestations, Mohamed est accusé d’y avoir pleinement participé et de ne pas avoir simplement relayé l’information. L’organisation rappelle que les exactions commises à l’encontre des journalistes palestiniens engagés dans une démarche d’information doivent cesser. Mercredi dernier, à l’occasion du rassemblement pour la liberté de mouvement des professionnels de l’information palestiniens, les forces de sécurités israéliennes ont bloqué le passage du checkpoint de Qalandia et ont dispersé les journalistes au moyen de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, faisant six blessés.
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Updated on 20.01.2016