La justice tchadienne s'acharne contre la presse : deux journalistes condamnés à trois ans et trois mois de prison

Reporters sans frontières est choquée par les condamnations disproportionnées prononcées le 18 juillet à l'encontre des deux journalistes Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma. « Il est inadmissible que des journalistes soient condamnés à des peines de prison ferme, simplement parce qu'ils ont rédigé des articles critiquant la politique du président Idriss Déby, a déclaré l'organisation. Reporters sans frontières dénonce l'acharnement de la justice tchadienne qui avait déjà fait incarcérer les deux hommes, avant de les relâcher le 5 juillet, puis de les condamner à nouveau pour les mêmes faits. »

Reporters sans frontières est choquée par les condamnations disproportionnées prononcées le 18 juillet à l'encontre des deux journalistes Samory Ngaradoumbé et Garondé Djarma. « Il est inadmissible que des journalistes soient condamnés à des peines de prison ferme, simplement parce qu'ils ont rédigé des articles critiquant la politique du président Idriss Déby, a déclaré l'organisation. Reporters sans frontières dénonce l'acharnement de la justice tchadienne qui avait déjà fait incarcérer les deux hommes, avant de les relâcher le 5 juillet, puis de les condamner à nouveau pour les mêmes faits. » Les deux hommes ont été condamnés pour « diffamation » et « incitation à la haine ». L'avocat de la défense, Me Bernard Padaré, a décidé de faire appel. Garondé Djarma a été condamné à 3 ans de prison, Samory Ngaradoumbé à 3 mois. Ces peines sont assorties de fortes amendes. Le même jour, Michael Didama du journal Le Temps, a comparu devant le tribunal et le procureur de la République a requis contre lui 18 mois de prison ferme et une amende. Michael Didama avait déjà été emprisonné puis relâché le 12 juillet. La justice reproche à Garondé Djarma, journaliste indépendant, d'avoir rédigé dans L'Observateur un article hostile au référendum du 6 juin sur une modification de la Constitution qui permet au Président de briguer un troisième mandat. Samory Ngaradoumbé, coordinateur de la rédaction de L'Observateur, a publié une lettre ouverte au président Idriss Déby, dénonçant l'arrestation de membres de la communauté Kreda. Plusieurs associations tchadiennes de défense des droits de l'homme et de la liberté de la presse ont exprimé leur inquiétude face aux « pressions exercées par le pouvoir sur les juges en charge du dossier aux fins d'obtenir une condamnation à des peines de prison ferme ».
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Updated on 20.01.2016