La justice rejette la demande de fermeture d'une cinquantaine de sites Internet
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Reporters sans frontières salue la décision prise par la commission d'Etat égyptienne , le 29 décembre 2007, de laisser accessibles 51 sites Internet, accusés de "porter atteinte au président de la République" par le juge Abdel Fattah Mourad, président de la cour d'Alexandrie.
"Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la liberté d'expression sur le Net égyptien. Le juge Mourad voulait en réalité rendre ces sites inaccessibles car ils faisaient référence à la "malhonnêteté intellectuelle" dont il a été accusé en février 2007. Cette décision de la justice nous redonne espoir concernant le respect de la liberté d'expression sur Internet et nous attendons d'autres décisions dans ce sens. Notamment concernant le sort de Kareem Amer, jeune blogueur actuellement emprisonné pour avoir, entre autres, critiqué le chef de l'Etat", a déclaré l'organisation.
Le 11 mars 2007, Abdel Fattah Mourad, président de la cour d'appel d'Alexandrie, avait porté plainte contre 21 sites qui "portent atteinte au président de la République", dont celui de l'organisation Arabic network for human rights information, ainsi que les blogs Baheyya et Gharbeia, très populaires dans le pays. La blogosphère avait fait écho du plagiat du contenu d'un livre que le juge avait publié sur les enjeux juridiques d'Internet. Depuis le 11 mars, le juge Mourad avait ajouté une trentaine de sites à sa plainte.
La Cour a reconnu aux sites incriminés le statut de simples hébergeurs. Ils ne sont pas responsables des commentaires que les internautes peuvent y laisser. Le juge Ahmed Hassaan, à la tête de la Commission d'Etat, a refusé le blocage de ces sites car ils ne violent pas la Constitution égyptienne, comme le prétendait Abdel Fattah Mourad. Cette décision a été qualifiée d'"historique" par la blogosphère égyptienne et le directeur de l'organisation Arabic network for human rights information, Gamal Eid, s'est dit "enchanté de cette décision, qui annonce un retour à la normale sur la Toile" et "reconnaît le droit aux citoyens égyptiens d'accéder à un Réseau libre".
L'Egypte reste l'un des pays les plus répressifs du monde sur la Toile. En 2007, deux blogueurs ont été interpellés dont un, Kareem Amer, a été condamné à quatre ans de prison pour "insulte au Président" et "incitation à la haine de l'islam" car il critiquait régulièrement les dérives religieuses et autoritaires du gouvernement du président Hosni Moubarak.
Signez la pétition pour la libération de Kareem Amer
Publié le
Updated on
20.01.2016