La justice abandonne les poursuites contre l'internaute Liu Di

Reporters sans frontières se réjouit de l'abandon des poursuites judiciaires à l'encontre de la jeune internaute Liu Di. Selon le Centre d'information sur les droits de l'homme et la démocratie, le parquet de Pékin a informé la jeune femme que son crime a été jugé "léger". Le département de la sécurité publique a été incapable de prouver la culpabilité de Liu Di. Elle avait été libérée sous caution, le 28 novembre. Cette étudiante de 23 ans était emprisonnée au secret, depuis novembre 2002, pour des textes publiés, sous le pseudonyme de "La souris inoxydable", sur des forums de discussion en ligne. Au moins trois cyberdissidents, notamment Du Daobin, sont actuellement emprisonnés pour avoir participé à la campagne de solidarité en faveur de Liu Di. Des centaines d'internautes chinois avaient signé une pétition demandant sa libération. ________________________________________________________ 30 novembre 2003 La jeune internaute Liu Di libérée sous caution Liu Di a été libérée sous caution, le 28 novembre, par la police. Sa famille a confirmé à Reporters sans frontières que la jeune femme avait regagné son domicile de Pékin.Cette étudiante de 23 ans était emprisonnée au secret, depuis novembre 2002, pour des textes publiés, sous le pseudonyme de la « souris inoxydable », sur des forums de discussion en ligne. Deux autres cyber-dissidents, Wu Yiran, 34 ans, et Li Yibin, 29 ans, ont été libérés le même jour. Au moins deux dissidents sont emprisonnés pour avoir protesté sur Internet contre la détention sans procès de Liu Di. En 2003, des centaines de chinois avaient pris le risque de signer une pétition en ligne demandant sa libération. Reporters sans frontières se félicite de ces libérations. L'organisation rappelle que plus de 40 cyberdissidents sont toujours emprisonnés en Chine pour avoir publié sur Internet des textes critiques envers les autorités. Huit d'entre eux ont été condamnés, pour le seul mois de novembre, à des peines allant de 3 à 10 ans de prison . « Le gouvernement chinois fait un signe positif envers la communauté internationale. Nous dénonçons pourtant l'hypocrisie de la justice chinoise, qui sauve les apparences pour des raisons diplomatiques, mais qui réprime toujours au quotidien la liberté d'expression sur Internet », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Ces libérations interviennent trois jours avant l'arrivée en Chine du chancelier allemand Gerhard Schroeder, et une semaine avant la visite du Premier ministre chinois, Wen Jiabao, aux Etats-Unis. Récemment, le gouvernement allemand avait exprimé sa préoccupation face à la répression de la liberté d'expression sur Internet en Chine. _______________________________________________________ Devant le manque de preuves, la justice demande à la police de reprendre l'enquête dans l'affaire Liu Di Le bureau du procureur de Pékin a demandé à la police un complément d'enquête dans l'affaire Liu Di, étudiante en psychologie arrêtée en novembre 2002 pour des messages publiés sur des forums de discussion. Cette affaire illustre le caractère arbitraire des arrestations effectuées par la police chinoise. Reporters sans frontières se félicite de la décision du bureau du procureur de renvoyer l'affaire Liu Di aux enquêteurs, compte tenu de l'absence de preuves étayant l'accusation. L'organisation demande par conséquent au ministre de la justice, Zhang Fusen, d'intervenir auprès du ministre de la Sécurité publique, Zhou Yongkang, pour obtenir la libération de l'étudiante. « La justice chinoise a clairement mis en cause le travail d'investigation effectué par la police de Pékin. Après cette déclaration du bureau du procureur, il devient très difficile aux autorités chinoises de justifier le maintien en détention de Liu Di », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Le père de Liu Di, Liu Qinghua, a confirmé à Reporters sans frontières l'annonce faite par le bureau du procureur de Pékin. La grand-mère de la jeune internaute, Liu Heng, a lancé un appel aux autorités chinoises : « Si ma petite fille est coupable, jugez-la ! Sinon, il faut qu'elle rentre à la maison». Liu Di, accusée de « menace contre la sécurité de l'Etat », est détenue au secret depuis le 7 novembre 2002. Sous le pseudonyme "La souris inoxydable", elle avait encouragé les internautes à "ignorer la propagande du régime chinois" et à "vivre en toute liberté". Elle avait également critiqué l'arrestation de Huang Qi, le créateur d'un site Internet détenu depuis le 3 juin 2000 pour avoir mis en ligne des articles considérés comme subversifs par les autorités. Une opération de « simulation de détention » avait été lancée le 4 octobre en soutien à « la souris inoxydable ». Du Daobin, l'un des organisateurs de cette opération, demandait à des dizaines de personnes de s'enfermer chez eux dans le noir durant une journée, afin d'accompagner symboliquement Liu Di dans son incarcération. Du Daobin a été arrêté le 28 octobre. Ce texte est disponible en anglais, en espagnol et en français sur le site Internet: http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=272 ---------------------- Il y a plus de 13 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. 120 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli. Liu Di est ainsi soutenu par : Elle, Association, 29 Rue Blanche, Flair/L'hebdo, RTBF (TV), Fun Radio (Belgique).
Publié le
Updated on 20.01.2016