La journaliste irano-américaine, Roxana Saberi, condamnée à 8 ans de prison
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Reporters sans frontières condamne fermement la décision du tribunal de la révolution de Téhéran de condamner à huit ans de prison la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, ce samedi 18 avril.
« Cette condamnation est lourde et injuste, au regard du code pénal iranien. En l’absence de son avocat à l’unique audience du 13 avril, Roxana Saberi a dû se présenter seule devant ses juges. Nous réitérons notre appel à sa libération. A la veille des élections, cette condamnation constitue une mise en garde à l’égard des journalistes étrangers », a déclaré l’organisation qui estime que les autorités iraniennes usent et abusent du chef d’inculpation d’espionnage pour arrêter les journalistes et museler ainsi davantage la liberté d’expression.
Le procès de la journaliste, âgée de 31 ans et détenue depuis fin janvier à Téhéran, s’était ouvert le 13 avril dernier devant le tribunal de la révolution de Téhéran, sur l’inculpation d’espionnage au profit des Etats-Unis, et n’a duré qu’une journée. L’avocat de la journaliste, Abdolsamad Khoramshahi, joint par Reporters sans frontières, a confirmé cette condamnation et a indiqué qu’il faisait appel de cette décision.
L’arrestation de Roxana Saberi a été révélée aux médias par la radio américaine NPR le 1er mars 2009, suite à un appel de la journaliste à son père, le 10 février. Le lendemain, les autorités iraniennes ont confirmé sa détention à la prison d’Evine, dans le nord de Téhéran. Le 2 mars, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi, a déclaré que Roxana Saberi travaillait "illégalement" en Iran. Le 3 mars, Alireza Jamshidi, porte-parole de l’Autorité judiciaire, a précisé que « la journaliste avait été arrêtée sur ordre du tribunal de la révolution de Téhéran et incarcérée à la prison d’Evine ».
Roxana Saberi est née et a grandi aux Etats-Unis. Elle est iranienne par son père, qui est devenu citoyen américain, mais l’Iran ne reconnaît pas le principe de la double nationalité. Elle vit depuis six ans en Iran, où elle a travaillé comme pigiste pour la radio NPR de 2002 à 2006. Elle a également collaboré avec la BBC et Fox News. Reza Saberi, père de la journaliste, avait déclaré à Reporters sans frontières que depuis 2006 sa fille ne travaillait plus pour les médias. Sans accréditation, elle n’avait plus accès à l’information. Il affirme que « ses écrits n’étaient que des notes personnelles et des commentaires sur des sujets culturels et littéraires, en vue d’écrire un livre sur l’Iran. Depuis 2006, elle se concentrait sur l’étude de la langue persane et de la culture iranienne dans une université de Téhéran. »
Lire la lettre de Bhaman Ghobadi, réalisateur iranien, le fiancé de la journaliste, suite à l’arrestation et la condamnation de Roxana Saberi.
Publié le
Updated on
20.01.2016