"La journaliste Elham Afrotan est vivante"

Dans un entretien avec l'agence de presse iranienne ISNA, Sohrab Solimani, directeur des prisons de Téhéran, a démenti la rumeur selon laquelle la journaliste Elham Afrotan, emprisonnée depuis le 23 janvier 2006, s'était "suicidée". "La journaliste va bien. Elle est dans le dortoir des femmes de la prison d'Evine", a-t-il indiqué. "Nous restons inquiets sur le sort d'Elham Afrotan et demandons aux autorités iraniennes d'accéder à la demande de "l'Association de défense des droits des prisonniers" qui, dans un communiqué du 18 février, avait sollicité un droit de visite afin de constater l'état de santé de la journaliste", a déclaré Reporters sans frontières. La courte déclaration de Sohrab Solimani sur l'état de santé de la journaliste est la première depuis l'incarcération de celle-ci. ----------------------------------------------- 16.02.06 - Une journaliste "suicidée" en prison Reporters sans frontières est extrêmement inquiète de l'intégrité physique de la journaliste de l'hebdomadaire Tamadone Hormozgan, Elham Afrotan, emprisonnée depuis le 23 janvier 2006, en Iran. Selon des informations recueillies par l'organisation, la journaliste serait dans le coma suite à une tentative de "suicide". "Nous exigeons des autorités iraniennes des nouvelles sur le sort d'Elham Afrotan. Nous n'avons aucune information à son sujet depuis le premier jour de sa détention. Elle n'a pas eu accès à un avocat, ni à sa famille ou à ses collègues. Nous tenons le gouvernement iranien pour responsable de toute incident relatif à l'intégrité physique de la journaliste," a déclaré Reporters sans frontières. "Le cas d'Elham Afrotan rappelle tristement celui d'une autre journaliste, Zahra Kazemi, morte sous la torture en prison. Son décès avait été rendu public plus de 20 jours plus tard", a ajouté l'organisation. Depuis leur arrestation le 23 janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal étaient harcelés afin d'avouer "qu'ils recevaient des ordres de l'étranger les incitant à insulter l'ayatollah Khomeyni". Induite en erreur par le titre d'un article émanant d'un site Internet qui prônait la lutte contre le SIDA, la rédaction a repris dans sa page « santé » un texte satirique comparant la venue de l'ayatollah Khomeyni au SIDA. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar Abbas, au sud du pays, après la publication de l'hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l'incendie du siège du journal. Selon le quotidien Hamabasteghi, le gouverneur de la province de Hormozgan, M.Abdolreza Shikholeslam a confirmé la tentative de " suicide" de la journaliste sans dévoiler plus d'informations sur son sort. Par ailleurs, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive Cinama-Varzech (suspendue en 2000), a été arrêté le 12 février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000 et condamné à quatre mois de prison par le tribunal spécial du Clergé. Ali Afsahi est un collaborateur d'Emadoldin Baghi, journaliste et fondateur d'une association de défense des droits des prisonniers d'opinion.
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Updated on 20.01.2016