La journaliste américo-iranienne a été libérée après 100 jours de détention

Reporters sans frontières salue la libération de Roxana Saberi, le 11 mai 2009, à 17h45, heure locale. Son fiancé, le cinéaste Bahman Ghobadi, ses parents et ses avocats l’ont accueillie à la sortie de la prison d’Evine.

Reporters sans frontières salue la libération de Roxana Saberi, le 11 mai 2009, à 17h45, heure locale (15h15 heure de Paris). Son fiancé, le cinéaste Bahman Ghobadi, ses parents et ses avocats l’ont accueillie à la sortie de la prison d’Evine. « Il s’agit d’une excellente nouvelle. Cette décision peut faire jurisprudence pour d’autres journalistes détenus aujourd’hui en Iran. Toutefois, nous insistons sur le fait qu’elle est toujours considérée comme coupable par les autorités iraniennes, malgré son innocence », a déclaré l’organisation. A l’issue d’une audience à huis clos le 10 mai 2009, la cour d’appel de Téhéran a décidé de réduire la peine de Roxana Saberi de huit ans de prison ferme à deux ans avec sursis. Son avocat, Saleh Nikbakhat, a confié à Reporters sans frontières que Roxana Saberi avait été condamnée, en première instance, pour “collaboration avec un État en guerre avec la République islamique d’Iran“, sur la base de l’article 508 du code pénal. Au cours de l’audience en appel, les juges ont requalifié l’infraction de la journaliste, estimant que l’Iran et les États-Unis “n’étaient pas en guerre“. Roxana Saberi a été condamnée à 2 ans de prison avec sursis, pour « collecte et transmission d’informations classées secrètes » aux termes de l’article 505 du code pénal, et à cinq ans d’interdiction d’exercer le métier de journaliste en Iran. « Cette condamnation reste injuste, tout comme son interdiction d’exercer sa profession en Iran », a déclaré Reporters sans frontières. Roxana Saberi, née d’un père iranien ayant acquis la nationalité américaine, réside depuis six ans en Iran où elle a collaboré à plusieurs médias dont la BBC, Fox News et la radio américaine NPR. Arrêtée à la fin du mois de janvier, elle a été tout d’abord accusée de travailler « illégalement », avant d’être accusée d’« espionnage » au profit des États-Unis, un chef d’accusation dont les autorités iraniennes usent et abusent à l’encontre des journalistes. Plusieurs professionnels des médias et des citoyens irano-américains ont ainsi été détenus en Iran ces dernières années, mais Roxana Saberi a été la première à être jugée et condamnée à une peine de prison, le 18 avril 2009. L’Iran figure à la 166e place, sur 173 pays, dans le classement 2008 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Après une vague d’arrestations à l’occasion du 1er mai, quatorze journalistes et blogueurs, dont deux femmes, sont actuellement détenus en Iran.
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Updated on 20.01.2016